Bonsoir à vous les passionnés des petites histoires inter-individuelles et de la grande histoire de l’urbanisme en France,
Je m’interroge sur l’enfermement catégoriel que Patrick Adam défend et développe dans son article. La solution, pour résoudre le problème des banlieues difficiles, viendrait de l’action d’un urbaniste visionnaire, type Haussmann, plutôt que par la re-création de liens sociaux sur lesquelles les sociologues et les psychologues travaillent normalement.
Alors, allons-y ! On casse et, en y réfléchissant au préalable, on reconstruit mieux. En théorie, cela se conçoit mais pendant qu’on casse qu’est-ce que nous faisons des populations ? On les parque un peu plus loin, tant bien que mal ? Je voudrais comprendre, ces populations c’est 100 000, 300 000, 500 000 ou plus de franciliens, qu’est-ce qu’ils deviennent ?
Bref, je me rangerai plutôt à l’avis de Davideo dixit : « je me méfie des solutions »draconiennes« ... Je préfère quand même les »solutions au coup par coup« . Elles ne sont pas forcément »dangereuses et imbéciles« à condition bien sûr qu’elles soient étudiées. »
Bien sûr qu’il faut travailler sur l’environnement qui conditionne la vie des gens. On ne peut blâmer Patrick Adam d’aborder un énième fois, car après bien d’autres, un aspect du problème. Plus haut, un commentateur dénonçait, à juste raison, l’incohérence de mode de vie où l’on travaille à un endroit et l’on vit à un autre trop éloigné du premier. Dans ces conditions, il est difficile de constituer une communauté de vie équilibrée comme il a pu en exister dans les villages d’autrefois ou comme il en existe dans certaines communes de taille et d’activités économiques raisonnables.
Les « solutions au coup par coup », je les conçois personnellement dans le cadre d’actions concertées qui devront surtout satisfaire globalement les populations concernées. C’est ici que les urbanistes, les architectes, mais aussi les sociologues, les psychologues, les médiateurs de proximité, les économistes, les élus locaux et régionaux ont leur rôle, chacun en leur domaine, sans chercher à entuber les autres. Car, le vrai problème est là : comment allons-nous surmonter notre tendance reptilienne à vouloir tirer au maximum la couverture à soi ? Comportement qui se fait toujours au détriment de quelques uns et qui souvent nécessite des alliances permettant de se partager le gâteau entre amis. Si les pauvres sont pauvres, c’est de leur faute, ils n’ont qu’à bosser !Et tant pis si ils vivent dans des cités ghettos !Comme disait G B Shaw aux décideurs américains blancs : Vous dites que les noirs ne sont bons qu’à cirer les chaussures mais c’est la seule chose que vous leur apprenez à faire !
Alors que les médias font miroiter les possibilités d’une consommation débridée, les enfants des défavorisés des banlieues se révoltent brutalement contre leurs conditions de vie et le futur pitoyable qui leur est réservé. Comment peut-il en être autrement ? Le propre de l’adolescence est de s’opposer plus ou moins fortement aux valeurs des générations précédentes. Si les adultes, parents, éducateurs, les tenants des systèmes judiciaires associatifs ou culturels savent les contenir ces jeunes, les encadrer et leur transmettre l’idée qu’ils peuvent aussi participer à la construction du futur, alors ces jeunes, devenus adultes, sauront ce qui est bon pour leur quartier et leur devenir. C’est là ou la psychologie et les autres sciences humaines ont un intérêt primordial car elles permettent de comprendre la singularité de chaque situation. Mais, je ne suis pas sûr que cela arrangera certains, si chacun commence à penser raisonnablement par lui-même, après avoir été éduqué en ce sens ...
Bien sincèrement
Didle