Les prêts sont un piège, c’est l’endettement assuré sur des années et des années, c’est aussi la contrainte de trouver n’importe quel boulot précaire pour rembourser rapidement sur le salaire la somme prêtée, remboursement échelonné, et donc de travailler pratiquement bénévolement. Ce n’est donc guère étonnant que le gouvernement (qui souhaite que l’Etat se désengage de plus en plus ses fonctions et qui renforce les boîtes privées) favorise la notion de prêts bancaires et dans le même temps projette de réduire les bourses délivrées aux étudiants par le CNOUS ou le CROUS (service public, financé donc par l’Etat, mais en réalité par la population par le biais de taxes diverses et fondé sur le principe de la solidarité, valeur fondamentalement progressiste, bien plus égalitaire et comportant bien moins de retombées tragiques que celle de l’égoïsme des financements privés et, donc, des prêts bancaires).
Sarkozy parle de l’égalité (excusez-moi, je vais éclater de rire et je reviens, parce que venant de lui, c’est forcément comique)...
Voilà... Sarkozy parle d’égalité à l’accès aux prêts bancaires (ce qui est une notion totalement inégalitaire tant dans l’esprit que dans son application).
Il ne faudrait pas se tromper de combat en souhaitant la généralisation de cette égalité de façade, cette égalité de farce et attrape qui nousd explose à la gueule ensuite. Le prêt bancaire est dangereux, les banques sont dangereuses, c’est un système solidaire qui peut seul garantir l’égalité des plus précaires d’entre nous avec les autres, car seul ce système favorise l’accès aux longues études pour tous.