Philippe D
Shawford
Il est clair que la partie de bras de fer qui se joue ici est d’inégale valeur. Le Hamas qui gouverne une population de 1,5 million de personnes est retranchée dans un territoire encerclé. Que ce soit du côté israélien ou du côté égyptien, les frontières ne s’ouvrent qu’au bon gré des gouvernements.
Rien n’est blanc. Rien n’est noir. En Israël, un collectif, Une autre voix juive, élève la voix pour dénoncer l’opération israélienne contre Gaza qui se « traduit en assassinats ciblés et en massacres de civils ». Selon le collectif, « la sécurité ne viendra que par la reconnaissance des droits nationaux palestiniens, l’évacuation des territoires occupés depuis 1967, la reconnaissance de Jérusalem-Est comme capitale de l’État palestinien, et une solution négociée du problème des réfugiés, sur la base des résolutions de l’ONU ».
L’analyste libanais Khattar Abou Diab, pour sa part, explique dans Libération que « si Nasrallah s’en prend autant à l’Egypte, c’est pour masquer le fait que lui-même ne fait rien contre Israël. Pourtant, Khaled Mechaal [le chef du Hamas, en exil à Damas, ndlr] l’a exhorté à des actes et non seulement des paroles. Il est possible qu’il attende un feu vert de Téhéran. L’Iran ne le lui donnera que s’il veut profiter de la crise actuelle pour montrer qu’il a bel et bien pris la tête du monde musulman ».
Jean-Pierre Perrin, dans le même article de Libération, souligne qu’ « En attendant, c’est un monde arabo-musulman encore plus divisé qui se dessine. Avec un axe Téhéran-Damas-Hezbollah-Hamas renforcé. Et des capitales arabes, qui, lasses de l’islamisme violent, n’expriment plus qu’une sympathie minimum à l’égard de la cause palestinienne ».
Situation inextricable, s’il en est.
Pierre R.