C’est drôle, je n’ai pas lu le même livre que beaucoup parmi le rédacteur et ceux qui y réagissent. Pour ma part, j’ai perçu cette analyse du réel, non comme une théorie mais comme une tentative globalisante pour tenter de comprendre (parfois en simplifiant) les phénomènes géopolitiques et géostratégiques contemporains. Et de ce point de vue on ne peut pas dire que l’actualité démente cette analyse. Je me demande quand cesserons les propos angéliques que tiennent ceux qui voient le monde arabe et ou musulman comme paisible et fraternel. Cela me rappelle la vision de la gauche à l’égard "du sentiment" de violence (je tiens à préciser que je suis de gauche). Il faut voir la réalité telle qu’elle est et non tenter de la représenter telle qu’on voudrait qu’elle soit. Je sais : on va me sortir les thèses absolutoires en vertu desquelles "ces peuples" oppressés sont légitimes à utiliser la violence" . Cette réthorique de la responsabilité de l’étranger comme source de nos problèmes me rappelle les fondements du racisme mais ceux qui l’emploient ne font jamais le lien alors que ce sont le mêmes qui ne vont pas hésiter à taxer l’analyse d’Hugtington d’analyse "ethnocentrée voir de raciste". Qu’avez vous à dire sur la question de l’investissement par la Chine de l’Afrique ? Lisez donc les lignes qu’écrit l’auteur décrié. Le monde est complexe, la théorie d’Hugtington est simplificatrice mais utile pour chacun. Cessez donc de faire en sorte que cet ouvrage soit mis à l’index. La doxa , criant au loup, il serai de bon ton que l’on ne fasse meme pas l’effort de lire l’analyse. Dernière chose : l’ouvrage s’intitule "le choc des civilisations". L’auteur ne dénie pas, à quiconque, la qualité de civilisation.