Bonjour l’auteur,
Voila quelques jours que j’attends un article sur le gaz russe, et je ne suis pas étonné outre mesure que le premier soit anti-russe, en fait surtout anti-poutine.

C’est vrai que poutine est un salaud qui a empêché les libéraux de dépecer son pays en rond, mais quel enfoiré ce gars !

Ceci dit, en attaquant poutine sur un culte de la personnalité, ça vous permet d’écrire un article complètement à charge sans réellement parler du sujet.

Votre titre aurait été "le méchant ogre poutine soigne son image intérieure par un culte de la personnalité", il aurait reflété bien plus fidèlement le contenu.

Mais parlons gaz, voulez-vous. 

Jusqu’à maintenant, L’Ukraine payait son gaz à 179$ les 1000 m3, un tarif ultra préférentiel comparé au tarif que paie l’Europe pour le même gaz, 418$ les 1000 m3.

La dette ukrainienne :
L’année dernière, l’Ukraine faisant face à une chute de son économie n’a pas payé la facture gazière de 2006 s’élevant à environ 1.6 milliards de dollars. Compte tenu d’intérêts de retard (dont le calcul est normalisé internationalement), la douille ferait 2.2 milliards de $ au total. 

Fin 2008, Naftogaz (la compagnie ukrainienne) disait avoir versé une partie de cette somme (la dette principale, sans les pénalités de retard) à une compagnie - RosUkrEnergo.

GazProm de son coté dit ne rien avoir reçu, ce qui reste une hypothèse plausible. L’argent Ukrainien a peut-être été réellement versé, pour ensuite être détourné avant d’arriver chez GazProm. L’Ukraine est un pays miné par la corruption, il est possible que des opérateurs peu scrupuleux ait pu détourner une telle somme.

en attendant, GazProm n’a pas reçu de paiement.

Résumé :

• La compagnie Naftogaz a une dette 	vielle de 2 ans envers la compagnie GazProm

  	

• Naftogaz paie la dette sans les 	pénalités de retard à une compagnie tierce

  	

• GazProm ne reçoit pas le paiement 	de cette compagnie tierce

questions :

Doit-on reprocher à GazProm d’exiger sa dette et d’appliquer les pénalités de retard légales ?

Doit-on féliciter Naftogaz de régler sa dette à l’aide d’un intermédiaire ?

Doit-on reprocher à GazProm de faire cesser ses livraisons de gaz tant que cette dette n’est pas réglée ?

Le conflit commercial :

Cela fait des mois que GazProm a dit qu’il souhaitait harmoniser ses prix, et donc les aligner sur les prix du marché qui sont les prix que paie l’Europe. Évidemment, cela ne plait pas à tous les pays de l’ex union soviétique, qui bénéficiait jusqu’alors d’un prix du gaz très inférieurs.

GazProm avait proposé 250$ les 1000 m3 à Naftogaz à partir de 2009, ce qu’elle a refusé. Naftogaz a également exigé une réévaluation du prix du transit du gaz, de 1,4$ vers 1,8$ par km par 1000m3 – ce faisant en contrevenant aux accords que l’Ukraine a signé avec l’Europe, qui fixent un les prix jusqu’à 2020 il me semble.

Résumé :

• Naftogaz refuse un prix d’achat du 	gaz russe certes plus élevé, mais très inférieurs au prix du 	marché, doit-on le féliciter ?

  	

• L’Ukraine bafoue les accords de 	passage du gaz sur son territoire et exige une augmentation de la 	redevance de passage contraire aux accords toujours en vigueur.

Voilà ce qui doit s’approcher du point de vue Russe sur la question, et qui devient assez compréhensible. Face à un client qui refuse de payer ses dettes, refuse de payer ses arriérés, refuse un prix restant inférieurs aux prix du marché, et remets en cause ses accords commerciaux, que doit faire la Russie, continuer à livrer du gaz en faisant comme si de rien n’était ?

Peut-être me direz-vous. En attendant, dans le monde libéralisé dans lequel nous sommes, je ne crois pas que ce soit une pratique très courante.

 On est bien loin dans cette histoire de la personnalisation sur Poutine dans laquelle l’auteur à voulu nous entraîner.

Politiquement, cette histoire fait prendre conscience à l’ukraine, mais pas seulement, que l’adhésion à une certaine vision du monde comporte un prix qu’il faut être prêt à assumer.