Merci , Bernard pour ce billet
Le comportement de l’armée israelienne ne m’étonne pas
Il y a une longue tradition depuis les origines en passant pas Dayan, Sharon
Le poids politique de l’armée est considérable
Le nom de code de l’opération est révélatrice d’une association choquante entre lutte armée et tradition religieuse et poétique :
"Raisins de la colère" dans le sud du Liban 1996, "Jour de pénitence" dans le nord de la bande de Gaza en 2004, "Pluie d’été" puis "Nuages d’automne" également à Gaza en 2006, "Hiver chaud" en février dernier... Si les noms de codes des opérations militaires menées par Israël ont souvent eu des accents religieux ou saisonniers, d’où vient celui choisi pour qualifier l’opération entamée ce samedi contre le Hamas dans la bande de Gaza : "plomb durci" ?
Les autorités israéliennes ont choisi de faire référence à un poème traditionnel de la fête d’Hanoukka, la fête juive des Lumières. Samedi, jour du début des frappes aériennes israéliennes, était le sixième des huits jours de cette célébration.
Ce poème pour enfants, "Pour Hanoukka", a été composé par Haim Nachman Bialik (1873 - 1934), l’un des pionniers de la poésie en langue hébraïque et connu comme le poète national d’Israël. D’après un porte-parole de l’armée israélienne cité par The Daily Beast, il fait référence à "un dreidel fait de plomb durci". Un dreidel, ou sevivon, est une toupie à 4 faces utilisée notamment à Hanoukka.
Le texte est disponible en hébreu sur le site du Projet Ben-Yehuda dont le but est de rendre accessible les classiques de la littérature dans cette langue. Et en anglais sur le blog tenu par un habitant de Jérusalem qui se définit comme "businessman le jour et rabbi la nuit".
Mais pourquoi faire référence à un poème pour enfants et à cette fête, au-delà de la simple correspondance du calendrier ? Ce choix interpelle, par exemple, le bloggueur libéral Richard Silverstein qui juge "macabre" cette "appropriation de l’histoire et de la tradition juive pour justifier l’agenda d’Israël et du sionisme".