Lorsque je lis et l’article et les commentaires, j’ai un profond sentiment de vide.
On débat sur l’aspect compassionnel et uniquement sur celui-ci, or pour que ce débat soit constructif il faut que toutes les cartes soient sur la table, et là on peut dire que les dés sont pipés dès l’amorce.
Le sujet est un "comique", le débat est un ensemble d’opinion sur des idées, rien à voir donc, mais encore si le débat d’idée avait un fil défini, l’antisémitisme, le droit d’expression, la provocation etc..., soit, on assiste juste à une énumération de raisons peu rationnelles qui expriment un choix pour ou contre M. Dieudo, toujours un survol, jamais le fond des choses.
Qui définit les limtes du droit d’expression ? Est-ce qu’il peut légitimement y avoir des limites ? Ne peut-on s’exprimer qu’en défendant des thèses avérées ou jugées telle ? A qui appartient la Shoa et est-ce une exclusivité Juive ? Qu’est-ce qu’un génocide ? A-t-on le droit d’en rire, d’en parler, d’émettre des doutes, de mentir ou de revisiter ?
Il y a bien des questions soulevées, mais aucune réponse dans une droite ligne d’un processus philosophique démocratique ne ressort, la seule idée bassement humaine que je ressens est l’interdit comme réponse universelle, mais est-ce une bonne solution, un pis aller, pire, une preuve d’incapacité de remise en question ou plus grave notre côté sombre qui exsude en agitant la coercition ?
En tant que Juif je pourrai me satisfaire de certaines prises de position, j’abonde même dans le sens de quelques comm, mais je finis aussi par me sentir mal à l’aise, comment le tzigane, l’homosexuel, le noir, l’arabe ressentent tous ces propos glorifiant un martyr unique et exhaustif ?
Le tzigane et l’homo ont été victimes au même titre que le Juif, le noir a subi dans sa chair et son sang autant d’outrages, l’arabe, lui qui n’a rien demandé est stigmatisé au moindre coup de vent, et l’asiate n’en parlons pas, il ne parle pas donc n’existe pas.
Une schématique constante que personne ne remet en question parcequ’elle est inscrite dans l’ordre des choses, parcequ’elle convient à la morale et à la bienséance tout en gardant au chaud le politiquement correct. Mais est-ce bien cette société que nous voulons ? Doit-on continuer à jouer les singes sourds aveugles et muets pour nous complaire dans un monde blanc et noir où le bien et le mal sont prédéfinis par les élites de la pensée ou devons nous défendre nos propres droits et volontés à penser par nous même, même si on se trompe ?
Dieudo est pour moi un pantin exécrable, mais à l’éclairage des lumières, a-t-il le droit ou non de s’exprimer même à l’encontre de ma pensée et de mes idées qui d’ailleurs n’ont rien d’universelles ? Souhaitons nous revenir trois siècles en arrière ?