Mark LeVine, professeur d’histoire du Moyen Orient à l’Université de Californie, vient de publier un article dont voici un extrait.
Qui sauvera Israël d’elle-même ?
Les Israéliens en sont clairement incapables. Leur addiction généralisée à l’illusion que le pouvoir implique la violence atteint le niveau d’une maladie mentale collective.
Comme le journaliste de Haaretz Yossi Melman l’expliquait le 10 janvier : « La société israélienne s’est faite une nouvelle image d’elle-même, celle d’un fou qui a perdu son image. »
Ce n’est pas le cas des Palestiniens, trop nombreux à en être les proies.
Ce n’est pas le cas du Quartet pour le Moyen Orient, de l’Union Européenne, des Nations Unies, ou de la Ligue Arabe, totalement impuissants devant la politique israélienne.
Ce n’est pas le cas de ceux qui dirigent l’organisation juive aux Etats-Unis et en Europe, encore plus aveugles que la plupart des Israéliens devant ce qui arrive, mais autorisant finalement un débat sur la sagesse des politiques de leurs gouvernements.
Ce n’est pas le cas de la communauté des juifs progressistes, à laquelle il faudra encore plusieurs années pour augmenter son pouvoir social et politique afin de défier le statu-quo.
Et ce n’est pas le cas des personnages politiques américains, les uns ne voulant pas courir le risque de déplaire à l’électorat juif, les autres ayant subi un tel lavage de cerveau par le barrage constant de la propagande diffusée par le « lobby israélien » qu’ils sont incapables de porter un jugement indépendant sur le conflit.
Pendant la course à la présidence, Barak Obama a été présenté comme une figure messianique. L’idée qui faisait sourire ne semble plus aussi amusante maintenant. On imagine difficilement que quelqu’un d’autre puisse sauver Israël, les Palestiniens, et le monde entier, de quatre années encore de violence insensée.