Cher Omnivore, Vous me prêtez des opinions que je n’ai pas exprimées. D’abord, je partage votre constat que le niveau a véritablement baissé de façon constante depuis une dizaine d’années, en orthographe notamment. Je ne suis pas contre le par-coeur, mais contre les théories pédagogisantes qui en prétendant placer l’élève au coeur du système éducatif en font un consommateur qu’on doit séduire en permanence. Cette pseudo-pédagogie appuyée ministériellement dans les IUFM qui amène à surtout suggérer à l’élève que l’effort de mémoire, de réflexion, de raisonnement peuvent être remplacés par une démarche ludique, qu’apprendre à apprendre suffit et peut se concevoir sans apprendre des contenus précis... Mais comme je le disais, et des sondages l’avaient confirmés il n’y a pas longtemps, au sortir des IUFM, les profs sont confrontés au terrain et voient très vite qu’il faut mettre au placard ce genre d’inepties. Et si je suis pour reconnaître la nécessité de l’effort, c’est parce que j’en ai bénéficié grâce à mes parents, qui malgré certaines erreurs ont réussi à m’éviter de m’enfermer dans l’idée que si je ne réussissais pas à l’école, c’était à cause de mes professeurs ! Grâce aussi à la majorité des profs que j’ai pu avoir depuis le CP jusqu’à la maîtrise à la fac, sachant qu’ayant effectué cette scolarité des années 70 aux alentours de 95, je témoigne moi du fait que certains « vieux » profs ont pu ne pas me convenir, aussi bien que certains plus jeunes mais que la majorité, quelle que soit la génération, avait à coeur que j’apprenne mes cours et que je me cultive, de même pour mes camarades. J’ai ainsi signé la pétition du collectif pour la refondation de l’école et j’observe qu’elle est en majorité signée par des professeurs ! Aussi vos attaques personnelles sur le fait que je raisonnerais à vide du fait que je n’ai pas appris assez de choses par coeur, en plus d’être un moyen d’éviter de répondre à mon argumentation de fond, tombent à plat. Vous me prêtez une idéologie post-soixante huitarde que je combats justement, ce que vous auriez pu comprendre par mes références régulières à la notion d’autorité.
Mon argumentation de fond est que les questions de méthode sont secondaires, ce qui ne veut pas dire sans importance. Vous pouvez pester comme vous voulez, mais les faits sont têtus comme on aime bien dire ici : la méthode globale complète n’a concerné qu’une infime minorité d’entre nous et la méthode semi-globale a concerné au contraire l’immense majorité des élèves nés vers 1960 jusqu’à aujourd’hui, les bons comme les mauvais : donc à l’évidence, ce n’est pas le fond du problème puisqu’on peut aussi, malgré tout, apprendre à bien lire avec ces méthodes.
Encore une fois, vous me prêtez d’autres opinions que les miennes, quand vous me faites dire que je serais pour conserver mordicus cette méthode semi-globale : je pense que partir de l’élémentaire est toujours plus cohérent pour aller vers la compréhension du complexe, en d’autres termes je suis plutôt pour la méthode syllabique. Mais je dis que ce n’est pas le plus important : avant les années 70, beaucoup plus d’élèves étaient rejetés du système parce qu’ils ne réussissaient pas et combien de personnes d’une quarantaine d’années au moins aujourd’hui témoignent encore de véritables difficultés en orthographe ? J’en vois au moins une Méthode syllabique ou méthode semi-globale, il y a toujours des échecs scolaires et des réussites. Comme cette fameuse méthode est la fondamentalement la même depuis 30 ans, mais même si vous le voulez depuis 10 ans seulement (donnez moi seulement un petit lien prouvant le contraire autrement) et que cependant le niveau en lecture et en orthographe baisse chaque année, il faut chercher ailleurs que dans l’utilisation de cette méthode l’explication du problème.
Si ce ne sont pas les méthodes qui sont en jeu, ni les profs - car autrement tous ceux qui sortiraient de ces méthodes et des cours de ces profs seraient mauvais, ce qui est faux - la baisse du niveau s’explique par quelque chose de beaucoup plus profond, qui engage le rapport parent-prof, le statut du savoir et de l’autorité en général dans une société individualiste de consommation. Quand on passe son temps à expliquer à nos enfants que leurs échecs ne peuvent qu’être dûs à de mauvais professeurs, puisqu’en tant qu’enfants rois ils ne peuvent être responsables de rien, on ne leur rend pas du tout service. La confiance qu’il s’agit alors d’accorder aux enseignants n’est pas un droit mais une nécessité si on veut que cela se passe au mieux pour nos enfants. C’est la même chose d’ailleurs pour la confiance qu’il faut accorder aux parents dans la recherche de l’intérêt bien compris de leurs enfants. La dévalorisation générale du savoir dépasse la responsabilité des parents, il faudrait parler de la télé, de la pub, de bien des choix politiques et administratifs. Mais face à ce problème social, les parents restent les premiers responsables de mettre leurs enfants en face de leurs responsabilités à eux : si tu n’as pas de bonnes notes à l’école, alors que tu n’as pas de problème médical ou psychique, tu en es le premier responsable ! Tu vas prendre ton courage à deux mains et te mettre au travail au lieu de chercher des boucs-émissaires ailleurs. Voilà le discours qui était généralement tenu par les parents il y a 20 ou 30 ans encore et qui est devenu inconcevable aujourd’hui pour de plus en plus de nos concitoyens-consommateurs. Voilà donc le fond du problème que vous cherchez à éluder par toutes sortes d’artifices.
02/11 23:07 - test1
Les enseignants prennent-ils les parents pour des idiots ? Sont-ils de mauvaise foi ou (...)
27/10 00:46 - ninette
je me pose beaucoup de questions au sujet de la globale:mes 2 petis enfants ont appris avec (...)
23/10 12:41 - l’Omnivore Sobriquet
3e tronçon : //////////////////////////// « Comme cette fameuse méthode est la (...)
23/10 12:38 - l’Omnivore Sobriquet
2ième tronçon ://///////////////// « ..les bons comme les mauvais : donc à l’évidence, (...)
23/10 12:35 - l’Omnivore Sobriquet
Bonjour, Depuis hier soir, j’essaie de publier un commentaire sur J’essai (...)
23/10 12:29 - l’Omnivore Sobriquet
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération