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Commentaire de Rage

sur DIME, l'arme fantôme d'Israël


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Rage Rage 14 janvier 2009 00:01

Bonsoir,

J’ai lu votre article et je n’en partage pas la "conclusion" simpliste de : "il faudrait juste arrêter les tirs de roquettes".

Savez-vous ce qu’est une roquette et les dommages qu’elle cause ? 
Il s’agit concrètement de l’arme des miséreux qui n’ont plus d’autres choix que d’envoyer ce type d’engins par delà les frontières pour faire comprendre que leur sort est proche d’un enfer.

Qu’est ce que Gaza si ce n’est une prison à ciel ouvert ?

C’est un amas de souffrance, une terre de tragédie depuis plus de 60 ans avec des rares trèves qui se sont vites soldées par plus de violence.
Les palestiniens ont été chassés de leur terre, puis massés dans des territoires et des camps. Ils ont ensuite vu leur terre se réduire sous la pression de colons déterminés à conquérir toute la palestine.

Du sang et des guerres après, il y eut un espoir de paix. Cet espoir est mort avec la mort de Y.Rabin, tué par un extrêmiste juif qui, comme les extrêmistes arabes, ont préférer tuer l’espoir pour en découdre par la guerre.

Quand les modérés avaient enfin tenté une médiation de paix, quand il y avait un espoir de réconciliation après tant de haine réciproque, Arafat a été mis sur la touche et mis à l’écart par le sucesseur de Rabin, A.Sharon.

Toujours la réponse par la violence disproportionnée. Toujours la main "lourde". Toujours la force. 
Israel dispose des moyens - et de soutiens - disproportionnés face à des populations qui se battent à l’arme légère et ne sont même pas soutenues par leurs propres "frères" arabes.

Chaque roquette s’est payée de pluie de bombardements : est-ce cela la liberté et la paix que veut Israel ?
Qui peut y croire ? 

Si l’on "parc" des millions de personnes dans des zoos, fermés, hermétiques, sous blocus et derrière des murs, il n’y a aucun espoir pour la paix : le peuple du zoo voudra tout simplement vivre. Et c’est parce qu’il n’a rien, qu’il n’a plus rien à perdre, qu’il a voté en masse pour des extrêmes et pour en découdre.

La population de Gaza souffre depuis trop de générations et c’est pour cela qu’il est impossible de faire sans le Hamas. Il faut traiter avec lui.

Tenter de le tuer, qui plus est contre une résolution de l’ONU, contre une partie importante de l’opinion mondiale, avec des armes atroces de destruction massive (les munitions DIME sont pires que des clusters bombs et avoisinent la bombe à neutron version "locale" pour détruire toute vie) : comment Israel peut-il espérer la paix en semant la mort, la destruction, la haine ?

Si le Hamas tombe. D’autres viendront.
S’il faut liquider tout Gaza, par le peuple même qui a subit la Shoa, comment peut-on encore se regarder en face avec tout ce sang sur les mains ? 

Les juifs ont une histoire lourde, et apparamment ils n’en n’ont encore pas compris la raisonnance dans l’histoire : un peuple pourchassé devrait savoir qu’il faut aussi tendre la main au plus faible, à son bourreau, à son ennemi pour entrevoir la paix.

Nelson Mandela a serré la main de celui qui l’avait jeté 30 ans en prison.

E.Olmert a préférer lancer des tonnes de bombes plutôt que de serrer des mains.

Si Israel gagne demain face au Hamas, il aura perdu au regard du monde une seconde fois.

Il y aura alors, dans les yeux des enfants, un autre regard, et nettement moins de complaisance envers le peuple qui sera passé de victime à assassin.

Par conséquent cette guerre est ingagnable sur le long terme : Israel signe son propre traité de terreur pour les années à venir au fil des jours qui s"écoulent et pire encore, à force de provoquer le monde arabe, il risque d’entrainer encore plus de haine et d’armes contre lui. 

Les USA ne pourront pas toujours couvrir toutes les exactions, déjà qu’ils n’arrivent plus à couvrir les leurs...


Pour moi, la seule solution, la seule et unique, c’est de reconnaitre le Hamas comme interlocuteur, de traiter avec lui à une table, de négocier des modalités de vie des habitants de Gaza et de travailler pour la paix.
Alors, et seulement alors, les tirs de roquettes ne seront plus un cri de souffrance, mais un excès inacceptable.

On appelle souvent terroriste celui qui se trouve dans l’autre camp.

Et si nous étions à Gaza, si nous voyons une partie de nos proches liquidés sous les bombes, une partie de nos biens vaporisés ; que ferions-nous ? Que serions nous ? Peut-être serrions nous aussi des "résistants", des révoltés donc des terroristes.

N’oublions pas d’où nous venons, et sachons que la paix ne se gagne pas en écrasant les plus faibles.


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