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Commentaire de Céphale

sur DIME, l'arme fantôme d'Israël


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Céphale Céphale 14 janvier 2009 07:34

Et pendant ce temps, que fait Sarkozy ? Dimanche, il a reçu la lettre suivante, à laquelle il n’a pas daigné répondre.

Monsieur le président de la République,

 Nous nous adressons directement à vous en tant que chef d’un État qui a pour doctrine officielle le respect des droits de l’homme, où que ce soit, et pour coutume de prendre au sérieux le droit international. Vous n’êtes pas, quoi qu’on puisse penser de vos prises de position, resté personnellement inactif devant la tragédie qui se déroule en ce moment sur les rives de la Méditerranée. Vous êtes le seul en France qui puisse donner une suite effective à notre requête : l’envoi sans tarder au large des côtes de Gaza du navire-hôpital de la Marine nationale. Le droit d’initiative humanitaire reconnu par les Conventions de Genève, et déjà maintes fois mis en pratique par notre pays, vous y autorise. La situation sur le terrain l’exige.
 Étant donné le niveau de mortalité par violence directe aujourd’hui atteint sur ce territoire archi-comble (et qui n’a d’autre équivalent, d’après les premiers chiffres, que celui atteint à Grosny lors des bombardements russes de 1999) ; étant donné la quantité de blessés civils qui meurent sur place faute de soins ; étant donné l’importance des séquelles et des pathologies de toute espèce qui se feront jour après toute éventuelle cessation du conflit, ce bâtiment, qui s’est déjà déplacé sur les côtes libanaises dans des circonstances moins dramatiques, aura une rude et lourde tâche.
 Indépendamment du nombre de vies qu’il pourra sauver, un tel geste témoignerait de plus, avec éclat, face à des opinions publiques ici et là qui en doutent de plus en plus, qu’un pays occidental n’a pas nécessairement deux poids deux mesures quand il invoque le droit international et humanitaire ; que la France sait rester fidèle à ses meilleures traditions ; et que l’Union pour la Méditerranée dont vous avez pris l’heureuse initiative, loin d’être un vain mot, peut se traduire en temps de crise par des mesures concrètes de solidarité humaine.
 Les médecins, diplomates, juristes, journalistes ou simples témoins des conditions de survie régnant à Gaza, qui signent cet appel, veulent croire que vous aurez à cœur de lui donner suite en toute urgence.
 Veuillez agréer, Monsieur, le président de la République, l’expression de nos sentiments très attentifs.

 Raymond Aubrac,
 Carole Bouquet,
 Rony Braumann,
 Monique Chemillier-Gendreaux,
 Régis Debray,
 Stéphane Hessel,
 Mireille Mendès-France,
 Gilles Perrault


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