Merci pour ces précisions.
Un autre point mérite à mon avis d’être souligné. Il s’agit de l’importance donnée aux aveux en garde à vue, sans que soit toujours examiné le contexte dans lequel ils ont été prononcés.
Dans les faits, en France, les aveux d’un prévenu prennent valeur de preuve suffisante à sa culpabilité. Pourtant, juridiquement, la parole seule n’est pas une preuve en soi.
Dans ce genre d’affaire, le ou la plaignante sera soumise à des expertises psychologiques censées évaluées sa crédibilité. L’expert cherchera à déterminer si elle présente les caractéristiques d’une personne traumatisée. Et de fait, les principaux arguments qu’une victime peut avancer pour accréditer son témoignage sont le détails de ses séquelles et les éléments faisant état de leur réalité.
De l’autre côté, l’accusé - qui en général se dit innocent à ce stade de la procédure - sera lui aussi soumis à expertise. L’on cherchera à répondre aux questions telles que : son discours présente-t-il les caractéristiques d’un déni pervers ? Cette personne est-elle dénuée de sentiments, de sens moral, etc ?
En bref, la parole de l’un est de l’autre est soumise à évaluation. Pourquoi n’en serait-il pas autant des déclarations d’aveux ?
Même en l’absence de violences physiques (et les interrogatoires innterrompus et interminables sont une forme de violence physique), il n’est pas difficile de se faire une idée des pressions morales auxquelles un innocent est soumis en GAV et de la confusion dans laquelle la situation le place.
Enfin, cette importance attribuée aux aveux présente un effet pervers. Elle incite les enquêteurs à concentrer leurs interrogatoires sur la recherche d’aveux, ces derniers comprenant que c’est là le but de la GAV : voir si le prévenu avoue ou si il "résiste" et persiste dans sa version des faits. Les techniques d’interrogatoires se fondent sur ce but.
Or, la recherche objective de vérité n’implique-t-elle pas d’être exempt d’a priori ? Qui plus est, il semblerait qu’un enquêteur obtienne beaucoup plus d’informations pertinentes en posant des questions ouvertes qu’orientées. C’est du moins ce que j’ai lu dans un ouvrage co-écrit par des enquêteurs et psychologues (Psychologie de l’enquête criminelle : la recherche de la vérité. Sous la direction de Michel St-Yves & Michel 			 Tanguay. Editions Yvon Blais, 2007).
Cette remarque vaut aussi - dans une moindre mesure - dans l’autre sens : les enquêteurs cherchant bien souvent à voir si une personne qui vient déposer plainte ment, ils vont présupposer que c’est le cas pour voir si elle "craque"... quitte à se montrer parfois odieux.
16/01 11:56 - JL
16/01 10:19 - JL
""Comme Maître Florant, je constate qu’il sera toujours impossible (...)
16/01 07:18 - Alexeï
@ l’auteur (pour information). La France n’a jamais mis en application la Charte (...)
15/01 23:19 - calach
@ pigripi Je ne peux que constater votre très mauvaise foi. Je ne suis parti d’aucun (...)
15/01 22:42 - Alexeï
Les arguments qu’avancent l’auteur tendent à prouver que ces deux personnes (...)
15/01 20:38 - pigripi
Je pense que quand un argumentaire sur une affaire judiciaire part du postulat que les (...)
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