Marsu, non, je n’y vais pas fort mais je mets des mots sur des faits. Au passage, cherche sur wiki le mot alexithymie et l’usage des mots pour exprimer des émotions
Que penser de ça ? Piqué dans Libé
Quelles sont les particularités de ce conflit pour les enfants ?
C’est une situation unique : les enfants n’ont nulle part où aller. Dans toutes les crises humanitaires que nous avons connues ces dernières décennies, les premières images que nous avons vues étaient celles de populations qui fuyaient, mais Gaza est une enclave, tout est fermé.
La population vit une situation insupportable physiquement et mentalement. L’aide humanitaire est largement insuffisante par rapport à ses énormes besoins. La densité de la bande de Gaza, qui figure parmi les plus fortes au monde, et la population très jeune qu’elle abrite (56% des habitants sont des enfants, ndlr) ne font qu’empirer les choses.
Combien d’enfants ont été victimes de la guerre depuis le 27 décembre ?
A l’heure actuelle, les enfants représentent un tiers des 1070 victimes des attaques israéliennes, et on compte environ 1500 blessés. C’est un bilan très lourd qui s’explique par le fait que les enfants subissent directement toutes les souffrances infligées à Gaza tout en étant plus vulnérables : il est plus difficile de les amener à l’hôpital lorsqu’ils sont touchés, plus difficile de les soigner. L’état des femmes enceintes est aussi très inquiétant, les maternités sont complètement submergées. Les femmes qui étaient suivies ne le sont plus, et nous sommes maintenant témoins d’accouchements spontanés et impromptus dans les maisons, dans des conditions déplorables.
Quelles seront les séquelles d’un tel conflit ?
Le pire, ce sont les dégâts moraux subis par les enfants qui perdent jour après jour parents, amis, frères et sœurs. Personne ne peut imaginer l’immensité du traumatisme enduré, notamment à cause de la rupture du cocon familial et du tissu social. On retrouve parfois des bambins accrochés aux corps de leurs parents, plusieurs jours après leur mort, tellement choqués qu’ils ne peuvent plus parler. Les fondamentaux familiaux sont détruits, les enfants n’ont plus aucun recours.
Par ailleurs, le système scolaire est en train de s’effondrer tout autant que le système de santé : les écoles et les universités sont détruites, les enfants auraient dû avoir leur rentrée scolaire le 17 janvier, ce qui sera évidemment impossible. L’Unicef tente de distribuer du matériel scolaire pour continuer leur apprentissage et les garder au maximum dans un contexte normal, alors que le taux de réussite au baccalauréat ne dépasse pas les 50% dans la bande de Gaza.