Je m’arrête un moment sur Hortefeux.
Hortefeux au social, c’est un défi, genre on va voir jusqu’où on peut aller sans que ça pète. L’homme est froid, voire inquiétant, antipathique et vieux d’allure, le charisme d’un bidet, le charme d’un molosse. Il semble fait pour empocher les maroquins conjoints du social et du travail comme Laporte pour passer des sports à la culture. Il nous promet des décisions d’autant plus lourdes de conséquences en termes de précarité et d’exclusion que nous savons n’avoir rien à attendre des syndicats ni ce qui reste de l’opposition pour riposter. Comme ça ne pètera pas, tout simplement parce que ça ne peut plus péter (le Français est mort), Hortefeux sortira vainqueur du test et passera Premier ministre d’ici un an, histoire de mettre en place un gouvernement d’extrême-droite plus que de droite-extrême qui abondera dans le populisme et racolera d’autant le sombre petit électorat naguère abonné au FN et au MNR, et la rupture sera alors consommée... mais au sein de la population française entre non plus la "droite" et la "gauche", mais les "pros" et tous les autres, ceux qui auront eu à endurer leur politique quatre années durant, et qui chercheront éventuellement quelque réconfort chez un de Villepin ou un Bayrou, et ceux qui tout simplement n’ont jamais été d’accord avec cette politique sans pour autant en souffrir, qui eux se replieront sur les lambeaux du PS et les fadaises de Besancenot...
Avec Hortefeux au social, on entre dans le vif du sujet. Des Européennes, l’UMPS se soucie d’une guigne. Ils savent que l’abstention sera colossale et que la partie à jouer, la vraie, c’est ici qu’elle doit se jouer.