A (IP:xxx.x6.159.247) le 20 octobre 2006 à 17H49
"on peut très bien être dans une famille modeste et respecter les autres en même temps.
Les sources du problème sont, à mon humble avis, un manque d’éducation, d’instruction et d’ouverture (ce dernier problème est spécifique aux étrangers qui ne veulent pas s’intégrer)"
On est sûrement bien plus d’accord que vous ne le croyez.
On a trop tendance à mon goût à séparer le problèmes d’éducation et d’autorité, d’ouverture, d’instruction.
Moi même je suis fils d’immigré par ma père et petit fils d’immigré par mon père. Tous deux d’origines plus que modestes. Le vrai bon social a été fait par mon père qui est parti de fils de rien pour finir médecin.
En effet la réussite est possible. La question n’est pas là : elle est toujours possible. La question est : est elle de plus en plus possible, ou de moins en moins possible ?
L’indicateur qui le mesure, la mobilité sociale, est en France le plus bas de l’UE à 27 (c’est à dire plus bas qu’en Roumanie).
Dès lors, il faut agir positivement pour combler ces lacunes.
Selon moi, et je suis allé au bout de ma démarche dans mon implication en tant qu’animateur, il faut :
Occuper les jeunes
Leur porter de l’attention (vital. Voir les études sociologiques et psychologiques sur l’« effet pygmalion »)
Les ouvrir sur le reste du monde (effectivement l’esprit quartier est extrèmement enraciné, au point que nul ou presque ne s’imagine un jour vivre en dehors, tout juste travailler mais pas faire d’études)
Leur apporter d’autres modèles de référents (une autre façon de s’exprimer, de se tenire, de gérer les conflits)
Leur apporter une autre vision sur le monde
Leur apporter le soutien scolaire et surtout le CALME qu’ils n’ont pas chez eux, pour reussir leurs études
Combler leur manque de savoir être, deuxième discrimination à l’embauche après le physique (et avant la couleur de peau)
Or les associations de quartier tournent avec rien ou presque, et maximisent chaque euro qui leur est versé. Ce qui est l’inverse des administrations.
Bien sûr, celà n’exclue pas de renforcer la responsabilisation, ce que vous semblez entendre. Cependant comment respecter quelqu’un qui ne nous apporte rien ? Comment respecter un père chomeur, inculte, qui laisse à la TV le soin de nous éduquer ? Qui laisse le plus souvent la mêre de famille supporter toutes les charges ou presque ?
L’autorité, ce n’est pas la contrainte physique, mais la contrainte morale. Elle s’acquiert par le respect. On respecte ce qui s’occupe de nous, ceux qui nous apportent. et dont l’opinion sur nous même nous importe.
Vous même avez vous réussi par peur de la taloche de votre père ou par peur de perdre son estime ?
Encore une fois, je n’excuse pas. Mais il faut poser de vraies incitations à la réussite, sans quoi il ne faut pas s’étonner des résultats.