Quand on parle de mémoire orale collective, j’aimerai préciser que si j’ai tardé à réagir à cet article c’est que durant la soirée j’ai dû assister à une sorte de veillée coranique.
Sinon, pour donner plus de précisions quant à l’importance de la mémoire orale collective, il faudra rappeller pas mal d’autres détails.
Le Coran en effet ne s’est pas transmis que par le texte : même les aveugles pouvaient l’apprendre par coeur alors que le braille n’était pas encore inventé.
Et de tout temps oh qu’elle a été importante ladite fameuse mémoire orale collective : il faut assister à l’imam se trompant durant la prière durant sa récitation, pour constater que son erreur est systématiquement corrigée par les fidèles.
Ladite mémoire orale collective (du Coran) ne naquit pas après la mort du prophète, mais était déjà étendue de son vivant (s’enrichissant souvent durant les ramadans).
La lecture psalmodiée se fait systématiquement par un seul récitateur devant un parterre d’auditeurs (voir exemple des deux vidéos, celle des deux enfants l’un pakistanais et l’autre du golf), dans toutes sortes d’occasions et de lieux ; elle prête beaucoup à la méditation, et affecte beaucoup le coeur et les sens, au point de faire pleurer des fois.
En voilà une autre faite par un jeune indonésien, très très apaisante.
Et en voilà une autre bellement illustrée, dont le montage est relié avec le contenu des versets, faite par un récitateur iranien. Lecture très très touchante pour le coeur là également.
La lecture en groupe se fait pour créer une sorte de résonnance spirituelle collective : chaque jour dans les mosquées très tôt après la prière du lever de soleil, ou celle suivant le coucher, voire celle hebdomadaire avant la prière du vendredi, parfois dans des fêtes religieuses, dans les confrèries religieuses, dans certaines célébrations comme celles funéraires, les baptèmes... ; sinon à des fins d’apprentissage : les illétrés apprenant des léttrés, (dans les anciennes écoles coraniques) les jeunes enfants apprenant des moins jeunes, et les plus paresseux apprenant des plus avancés....
La lecture personnelle peut être silencieuse ou à voix basse : en y recourt quand on veut méditer profondement le texte.
La récitation durant la prière est assez sobre, on n’y psalmodie pas le Coran, mais on peut le lire d’une façon artistiquement modeste : elle aussi prête à méditation, et on y pleure aussi quand on est face à des versets qui font vibrer le coeur.
Certains peuvent apprendre le Coran via une lecture silencieuse, d’autres par une lecture audible.
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