@ Alexeï
« Il est navrant , écrivez-vous, de constater qu’après une carrière attachée à combattre le formalisme qui a détruit l’enseignement du français vous créiez un nouveau jargon que vous ressaucez systématiquement. »
1- Merci de reconnaître que je lutte contre le formalisme qui ravage le savoir dispensé par l’enseignement scolastique de l’Éducation nationale.
2- Il n’y a de bonne lutte que celle qui réfute les concepts erronés et propose des concepts fondés.
3- Pour analyser l’information, je crois proposer des concepts fondés que je n’ai nullement inventés. J’en serais bien incapable. Je les ai trouvés ici et là, tout élaborés dans les travaux les plus divers, chez les auteurs les plus en vogue comme chez les plus obscurs. Barthes a créé « la vaccine », j’ai repris « l’intericonicité » chez Frédéric Lambert dans son livre « Mythographies ». Watzlawick use de la notion d’ « hypothèse autovalidante » et de bien d’autres qui m’ont été très utiles, comme la notion de "représentation de la réalité" et de la distinction entre "la carte et le terrain". Toutes choses superbement ignorées par l’École aujourd’hui ! Cela fait tout de même plus de 30 ans que ces notions sont répandues !
4- Ces concepts n’ont rien de formaliste car ils rendent compte d’une représentation fidèle de la réalité, jusqu’à preuve du contraire.
5- Il est normal que vous soyez désarçonnés car vous découvrez qu’une part de votre savoir ne vaut pas tripette et que avez la tête farcie des concepts formalistes inutiles et qui, plus est, souvent erronés, que l’École vous a inculqués, avec sa « typologie des discours » ou sa « distinction entre information et commentaire » hors de toute théorie de l’information qui soit fondée sur l’expérience.
6- Que le ressentiment que vous nourissez à juste titre contre l’institution qui vous a floué en vous enseignant des erreurs, ne se retourne pas contre ceux qui tentent de les corriger ! Vous vous trompez d’ennemi !
7- Apprenez donc à faire le tri fondamental entre amis et ennemis ou à défaut alliés et ennemis.
8- Je crains que vous ayez peine à opérer ces distinctions.
9- L’invective et l’injure que vous affectionnez, ne sont pas « les métonymies » d’un esprit serein et pondéré. Elles invitent par "intericonicité" - puisque les mêmes causes produisent les mêmes effets - à songer aux raisons de cette perte de maîtrise de soi qu’on a déjà mémorisées. "Métonymie" et "intericonicité", vous le voyez, sont deux mécanismes intellectuels que vous pratiquez vous-même tous les jours, comme M. Jourdain faisait de la prose, sans le savoir. Paul Villach