• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de beubeuh

sur Sus au globish ! Cultivons le français du XXIème siècle


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

beubeuh 27 janvier 2009 14:44

Il me semble que courriel est nettement plus en usage au Québec qu’en France (ou je n’entends que mail au bureau...). En même temps mail (de plus en plus prononcé "mèl") est finalement une francisation d’un mot anglais, ce qui est un réflexe linguistique assez normal. Je ne vois pas tellement la nécessité d’inventer un nouveau mot à racine latine, l’essentiel est que la prononciation suive (étant donné l’accent pourri de la plupart des Français en anglais, ce n’est pas difficile).

Personellement, ce qui me choque beaucoup plus, c’est l’utilisation en français de termes anglais, dont on ignore souvent le sens véritable, à la place de mots français existant.
Donc comme dans mon cas vous êtes dans le "project management" (gestion de projet, c’est pourtant plus court), vous avez régulièrement droit à des "briefings" (présentations, exposés, préparations) avec du Powerpoint (ça on y peut rien, c’est une marque déposée), où vous bouffez des "slides" (diapos) jusqu’à l’indigestion.
Et là l’horrible terme qui me fout hors de moi à chaque fois, c’est quand on vient à parler de "l’implémentation" du projet. Transcription littérale de l’anglais "implementation", qui veut dire, selon le contexte : mise en oeuvre, en application, en place, en exercice etc. Là où le français dispose d’une grande variété de termes et de nuances, on utilise de plus en plus le terme anglais, par paresse et par ignorance. Bien pratique que ce mot "d’implémentation", qui permet de rester dans le vague tout en faisant comme si vous saviez ce que le terme recouvre, bref de cacher le fait qu’on a rien à dire.
Et ceci, mon cher Krokodilo, me semble plus une conséquence d’une mauvaise connaissance généralisée de l’anglais que l’inverse, c’est typiquement le comportement de gens qui veulent se la péter en utilisant de l’anglais à tord et à travers mais qui dans le même temps seraient bien incapables de faire une version de niveau première année de fac correcte (il faut dire que cet exercice exige aussi une bonne connaissance du français !)

Je constate que les Français, dont le niveau d’anglais est assez notoirement médiocre, utilisent finalement beaucoup plus de mot anglais dans la langue courante que les Québecquois, qui pour la plupart maîtrisent parfaitement l’anglo-américain. Au Québec la plupart des mots anglais qu’on entend dans la rue, c’est de l’argot (comme l’arabe chez nous, quoi...).


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès