Les anti-révisionnistes restent divisés entre ceux qui affirment qu’il y a abondance de preuves et d’archives (G. Wellers dans Le Monde, 29 décembre 1978 ; Vidal-Naquet, qui évoque, dans Les Assassins de la mémoire, « un immense ensemble de preuves indestructibles » ; Éric Conan, dans L’Express, 19/25 novembre 1998) et ceux qui déplorent que les traces de ces crimes nazis manquent, aient été effacées ou pas encore publiées (L. Poliakov, dans Bréviaire de la haine, 1951, p. 171 ; A.J. Mayer (1988) ; J. Baynac (Le Nouveau quotidien, 2 et 3 septembre 1996 ; Serge Klarsfeld (VSD, 29 mai 1986) ; la position de ces derniers tomberait probablement aujourd’hui sous le coup de la loi Gayssot. Or logiquement, un seul de ces deux groupes peut avoir raison.
Par ailleurs il faut lire l’ouvrage de Pierre Vidal-Naquet :
Les Assassins de la mémoire, La Découverte, 1987, 1991).
P. V.-N. y employait des expressions curieuses, comme « chambres à gaz imaginaires ou n’ayant pas fonctionné » (p. 203, note 12), ou encore « il y a eu des chambres à gaz imaginaires » (p. 219, note 44).
Il est donc légitime de faire le tri entre rumeurs et faux témoignages (tel celui de l’abbé Hénocque ou de Fernand Grenier) d’une part, faits établis d’autres part. µDès 1944, George Orwell se posait cette question.
De toute évidence la loi Gayssot est une mauvaise loi. Déplorée par la majorité des historiens et des juristes, refusée par le Sénat, prise sous le coup de l’émotion de la profanation de Carpentras, non contrôlée par le Conseil constitutionnel, elle est attentatoire à la tradition rationaliste.