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Commentaire de Illiouchine

sur Grève historique : la Guadeloupe a commencé depuis 9 jours


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Illiouchine 29 janvier 2009 13:04

Tout à votre espoir de voir la Guadeloupe devenir un pays indépendant où les futures "élites politiques" pourront s’en mettre plein les fouilles quand il n’y aura plus les mécanismes de contrôle qui existent dans une grande démocratie comme la France, vous oubliez d’informer sur certains éléments de ce conflit, qui l’éclairent d’un jour très différent...

Il n’y a pas de "grève générale" en Guadeloupe

Le mouvement actuel et les graves perturbations économiques qu’il entraine est en fait la conjonction de deux mouvements sociaux complètement opposés.

Le premier, le plus génant, celui qui entraine le plus de perturbations et est responsable de la plus grande partie des arrêts de travail est un mouvement de nantis, celui des gérants de station service. Ils ont fermé les stations depuis maintenant près de deux semaines (pour certains 3 jours avant le début de la grêve UGTG) et c’est l’absence d’essence qui contraint un grand nombre de guadeloupéens à rester chez eux, bien plus que le désir de faire grêve ou la peur des représailles. Que veulent ces gérants ? Il s’agit tout simplement d’un refus d’ouvrir la concurrence au niveau de la Guadeloupe à d’autres fournisseur que l’actuelle SARA détenant le monopole de la distribution des carburants dans le département. Ce sont eux qui en fait détiennent la clé de la reprise ou non de l’activité économique.

Le deuxième, celui qui est au devant de la scène, qui "met en scène" les fameuses réunions carnavalesques du World trade Center, est celui organisé par l’UGTG, syndicat majoritaire en Guadeloupe, habitué des conflits durs qui ont déjà façonné durablement le visage de la Guadeloupe. Ce syndicat a fait fermer l’un après l’autre les grands hôtels qui existaient dans les années 80 et freine de tout son poids l’inéluctable transformation de l’économie traditionnelle guadeloupéenne, société agricole gravitant autour de la canne et de la banane, en une économie touristique comme la quasi totalité des autres pays et territoires de la Caraïbes. Il est plus facile sans doute de contrôler des ouvriers agricoles isolés dans leur montagne à qui on rappelle à longueur de journée qu’ils sont des esclaves depuis 400 ans que des employés du tourisme qui ne peuvent que s’enrichir et s’élargir l’esprit au contact de gens venus du monde entier. Il n’y a qu’à écouter le discours de Domotta (chef de l’UGTG) hier après le départ du préfet de Guadeloupe, qui a clairement annoncé la couleur, ressortant les clichés racistes habituels de ce syndicat, cataloguant on ne sait comment les "guadeloupéens d’origine africaine ou indienne" opposés aux autres... dont on ne voit pas bien comment ils font pour ne pas avoir ne serait-ce qu’un peu, d’origine africaine !! Je ne parle pas de la "préférence nationale" donnée à l’embauche aux travailleurs guadeloupéens, dont l’équivalent métropolitain ne se retrouve que dans les discours d’un Jean Marie Le Pen. (http://www.guadeloupe.franceantilles.fr/actualite/societe-social-emploi/et-maintenant-que-vont-ils-faire-29-01-2009-22411.php
Les groupes carnavalesquse ou de gwo-kâ qui gravitent autour de l’UGTG ne sont on le sait très bien que des courroies de transmission du syndicat au niveau du monde culturel et leur participants respectifs sont pratiquement toujours les mêmes.

Vous évoquez la fermeture des centres commerciaux et des commerces de proximité en signalant qu’il n’y a pas eu de violences. C’est d’abord faux, il n’y a qu’à voir les innombrables tags sur les volets et vitrines des magasins, et je ne parle pas des voitures brûlées et autres réglements de compte attribués opportunément à des "bandes de voyous"... A Basse Terre, un restaurateur qui avait refusé d’obtempérer a vu son local électrique incendié.

En fait les techniques d’obligation de fermeture des commerces sont directement héritées des chemises noires des années 20 ou des SA des années 30 (je ne dis pas que l’UGTG est fasciste...quoique... je dis que l’UGTG utilise des méthodes mises au point par les fascistes) des groupes de gros bras passent dans une rue, magasin après magasin, en disant "si vous ne fermez pas, ceux qui passeront après nous seront bien plus méchants". Que voulez vous que fassent les commerçants ? Eux sont responsables, ils ont des familles, des employés dont ils veulent garantir la sécurité. Ils ferment donc...

La différence entre les petits commerces et les gros, c’est qu’ils sont suffisamment solidaires pour organiser la resistance contre l’UGTG. Les gens commencent à réouvrir et à organiser des systèmes de surveillance pour tirer rapidement leurs rideaux au retour des nervis.

C’est vrai qu’une solidarité est en train de se mettre en place en Guadeloupe, (covoiturage, ouverture des petits commerces) mais cette solidarité est celle de cette grand majorité de la population qui ne se reconnait pas dans ce mouvement et ne fait pas grève. C’est une solidarité contre l’UGTG...

A ondot’ soley

 


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