Ci joint un commentaire paru sur le forum du guide du routard qui illustre que la grève est obligatoire et subie par la plupart des guadeloupéens :
http://www.routard.com/forum_message/1669641/pas_une_greve_generale_une_gre ve_obligatoire_et_subie_par_la_plupart_des_guadeloupeens.htm
Quelques pensées, en vrac qui me trottent dans la tête depuis que ce mouvement s’est amorcé. Si le message te parle, Tu peux le diffuser dans ton cercle et au-delà.
(Traduction en italique pour que tous comprennent mon propos).
A tous les dirigeants & militants syndicaux du Lyannaj kont pwofitasyon,
Vous êtes contradictoires dans vos propos, dans votre essence.
1) Vous militez pour la liberté de votre peuple, mais vous en reniez une, fondamentale. Le LIBRE ARBITRE. Dieu lui-même (pour ceux qui y croient) a laissé le libre arbitre à l’homme dans le jardin d’Eden.
Pour qui vous prenez-vous donc ?
Zo ka di patwon ka pran anployé pou timoun, é zot, ka zo ka fè, lè zo ka fè mwen soti an travay an mwen ? a pa pran mwen pou on timoun sa ???
(Vous dites que les patrons prennent les employés pour les enfants, mais vous, que faites-vous, quand vous me faites quitter mon lieu de travail ? n’est-ce pas me traiter comme un enfant ?)
Respectez le droit de la libre circulation, libre entreprise, et simplement le droit à la liberté.
Je ne VEUX PAS faire grève. Je VEUX aller travailler. Vous n’avez pas le DROIT de m’en EMPECHER.
La liberté des uns, commence, où s’arrête celle des autres.
Pourquoi me faire sortir de mon entreprise, quand J’AI DECIDE de ne pas soutenir un mouvement de grève qui ne me parle pas. Je n’ai jamais été consultée pour savoir si j’approuvais une seule des 123 revendications.
2) Vous reniez le gouvernement que vous avez mis en place, vous reniez votre appartenance à une société colonialiste, capitaliste.
Mais vous leur demandez plus d’aides, 100 millions d’euros ???????
‘zo pa enmé améyikin la, mé zo enmé biswi ay.’.
(‘Vous n’aimez pas l’américain, mais vous aimez ses biscuits’ – proverbe de chez nous)
3) Une société en crise, réduit sa consommation. Ce qui n’est pas le cas chez nous.
Zo vé bel lari, bel loto, bel kaz, bel, lenj, bel soulyé, bel tout’ bitin. Zo ka bwè chanpagn’, wisky, zo ka finn tout’ lajan a zot pou fété nwel. É on mwa apré, zo ka pléré ba la nasyon pou le POUVOIR D’ACHAT.
(Vous voulez de belles routes, de belles voitures, de belles maisons, de belles chaussures, de beaux vêtements, toute sorte de belles choses. Vous buvez du champagne, du whisky, vous vous endettez pour fêter noël. Et un mois plus tard, vous vous plaignez à l’État de votre faible POUVOIR D’ACHAT)
Soyez crédibles dans vos propos.
Décembre 2008, est je crois, la période de fin d’année où j’ai vu le plus de voitures à Jarry, dans les centres commerciaux.
Des caddies pleins à ras bord, une consommation à outrance, poussée à l’excès. Tellement mes compatriotes ont dépensé à Noël, ils n’avaient plus d’argent pour faire les soldes qui ont commencé le 3 janvier.
Manjé zyanm, pwa di bwa, viann kochon lokal, bwè ji gwozèy é ronm an nou, chanté kantik, ay vizité lévwaz…
Pa bizen wob a konmen lajan ni ay o kwafè pou ay vwè la fanmi.
(Mangez des ignames, des pois d’angole, du cochon local, buvez du jus de groseille, du rhum de chez nous, chantez les cantiques, allez chez les voisins…. Pas besoin de robes hors de prix ni d’aller chez le coiffeur pour visiter la famille).
Apprenons à vivre simplement, et là, nous pourrons parler de pouvoir d’achat.
Zo ka dépansé komen lajan adan mas’.
(Vous dépensez des sommes folles dans le Carnaval).
Lè i pa ni lajan, prémyé bitin ou ka woté, sé le SUPERFLU
(Quand il n’y a pas d’argent, la première chose qui saute, c’est le superflu)
A pa Gwada.
(Sauf en Guadeloupe).
4) Je me suis cassé le derrière à l’école. J’ai appris, aujourd’hui, j’occupe le poste que je MERITE.
A pa pon sendika, ni pon rèvandikasyon ki mété mwen la an yé la.
(Je ne le dois à aucun syndicat, ni à aucune revendication).
J’ai appris des langues étrangères, au collège, au lycée, comme tout le monde qui va à l’école en Guadeloupe. Mais je n’ai pas considéré ça comme une perte de temps.
C’est ma ténacité, mon envie de progresser qui m’ont mise là où je suis aujourd’hui. Tout le monde part avec les mêmes cartes dans la vie. Un enfant, c’est une page blanche. (je ne sais plus qui a dit ça).
Après, il faut avoir envie de faire quelque chose, et s’en donner les moyens. Yes we can, right ?Régulariser les transporteurs clandestins ???
J’ai sué, j’ai utilisé mon intelligence, mes compétences pour obtenir la capacité de transport. Pourquoi régulariser les personnes qui ne l’ont pas ?
Dans ce cas, que tout le monde gagne 5000 euros par mois qu’ils aient fait des études ou non, qu’ils aient des compétences ou non, qu’ils soient cadres ou caissières.
Simplement, La vie, c’est pas ça.
5) Vous vous ridiculisez aux yeux des ‘blancs’ que vous méprisez tant. Yo ka vinn palé ba zot, yo konnèt sa yo kay di, san li san ayen.
(Quand ils s’adressent à vous, ils maîtrisent leur sujet, sans avoir les yeux rivés sur une feuille).
Zo pa fouti fè on diskou san li on papyé.
(Vous n’êtes pas capable de faire un discours sans LIRE).
Lè on pawol ka soti an fon a kè, ou pa bizen papyé.
(Quand des mots viennent du cœur, on n’a pas besoin de LIRE).
Zo pa krédib. (Vous n’êtes pas crédibles).
6) Vous militez contre le racisme, mais vous le pratiquez et le revendiquez ouvertement.
Embauche prioritaire aux Guadeloupéens ?
Entre un Blanc ou un Asiatique qui a exactement le profil que je recherche et un Guadeloupéen qui n’est pas compétent ?
Je choisis sans hésiter ‘l’étranger’ qui travaille bien’.
Je ne suis pas ‘nèg a tou pri’.
Je suis noire et fière de l’être mais je reconnais la valeur des gens, comme l’a voulu Martin Luther King, que vous mentionnez si souvent, dans son fameux discours, I have a Dream,
“I have a dream that one day, my children will be judged, not by the color of their skin, but the content of their character”.
(« J’ai l’espoir qu’un jour, mes enfants seront jugés, non sur la couleur de leur peau, mais sur leur personnalité »).
Je ne me sens pas esclave pour un sou. Je ne renie pas mon passé. Je sais d’où je viens mais ce n’est pas mon moteur. Je ne ramène pas le problème de la race dans tous les aspects de ma vie.
Y’a des cons partout et c’est là le seul racisme que je m’autorise : j’aime pas les cons.
7) Vous demandez 200 euros net de plus sur les salaires. Comment un petit garagiste qui a eu le mérite de vouloir ENTREPRENDRE, pourra-t-il payer ses mécanos 200 euros de plus par mois (sans parler des charges sociales qui paient ceux qui ne foutent rien), si il n’a pas d’activité justement A CAUSE DE VOTRE GREVE.
Sa zo pa ka di moun ki ka swiv zot, sé kè jou grèv pa péyé, sof pou réprézantan sindiko. (Vous ne dîtes pas à ceux qui vous suivent, que les jours de grèves ne sont pas rémunérés, sauf pour les représentants syndicaux).
Yo ka swiv zot kon mouton mé a pa zo ké vinn péyé fakti a yo, trèt a la sogwafi ba yo. (Ils vous suivent en bons moutons de panurge, mais ce n’est pas vous qui paierez leurs factures, les traites de la Soguafi).
Prélèvman si kont a yo pa an grèv. (Les prélèvements sur leurs comptes bancaires ne font pas grève).
Prèskè tout gwo tèt à sendika gwada ka travay dan le public. (Preque tous les dirigeants des organisations syndicales de chez nous, travaillent dans le public).
A pa lédukasyon nasyonal ni la sékiyité sosyal ki ké fèmé démen. Travay a yo asiré, lajan a yo asiré. Di yo palé zot des ‘heures de délégation syndicale’. (Ce n’est pas l’Education Nationale, ni la Sécurité Sociale qui mettront la clé sous la porte demain. Leur emploi est assuré, leurs revenus sont assurés. Qu’ils vous parlent des heures de délégation syndicale).
Mé lé piti, ki tou senplèman sindiké, ki jan yo ké fè ? (Mais les petits, qui sont simplement ‘syndiqués’, comment feront-ils ?)
Je travaille dans le privé, et après 1 semaine de grève, on voit déjà les dégâts.
Avec un mouvement qui dure et perdure, nombre de petites entreprises, qui n’ont pas les reins solides, seront forcées de mettre la clé sous la porte.
Et voilà le devenir des ‘petits travailleurs’ que soi disant vous défendez.
Réfléchi ti bren. Lè zo ka fè on grèv, fèy bien. (Réfléchissez un peu. Quand vous faîtes grève, faîtes-le de façon intelligente).
Arrêtez de tuer le pays. En fait, vous ne recherchez qu’une chose, l’indépendance.
Le jour où la France en aura marre de ce tonneau des Danaïdes, un trou sans fond où se déversent aides et subventions, contributions, allocations, pour une population toujours en train de pleurnicher parce qu’elle en veut toujours plus, elle s’en ira.
Et là vous verrez ceux qui aiment vraiment la Guadeloupe, et ceux qui recherchent le pouvoir.
Nous avons l’exemple d’Haïti.
Sé nèg ki ka tchouyé nèg, nèg ki ka fè nèg vwè mizè.
(Ce sont des noirs qui s’entretuent, des noirs qui créent le malheur chez leurs ‘frères’)
Parce que tous ceux qui décident de bloquer le pays aujourd’hui, qui veulent faire la pluie et le beau temps, ce sont ceux là même qui seront nos Papa Doc, nos Aristide de demain.
Ce jour là, je vous le dis franchement, AN KA FOUKAN. (Pas besoin de traduction)J’aime mon pays, mais en ce moment, j’ai honte d’être Guadeloupéenne, à cause de certains, qui « parlent en mon nom ». A tous ceux qui pensent comme moi, faites le savoir pour revendiquer un droit élémentaire : LE LIBRE ARBITRE.
09/02 05:36 - bossale
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