Bernard,
La vision de Stiegler laisse la place au doute et au "je ne sais pas", elle ne prétend pas tout expliquer, mais fertiliser les visions existantes, tout en étant décemment articulée.
Vient s’y greffer notamment l’énergie libidinale, donc des concepts freudiens, que j’avoue ne pas maitriser.
L’usage qu’on en a fait depuis qqs décennies est quand même sidérant. Je vous fiche mon ticket que les parties "tangibles" du "savoir" freudien seront revues un jour prochain, tout comme les histoires de neurones miroirs font revoir le rôle du mimétisme ces temps-ci ;
Ces neurones, ce sont un mécanisme neuro-biologique d’abord, puis ils forment un médiateur/porteur d’empathie, puis enfin un mécanisme générant des topologies sociales , bouc émissaire ou autre formes du sacré (n’ai pas lu Girard depuis XX années, ni Dupuy récemment).
Un des méfaits de l’école psychanalytique si puissante en France a été mis en évidence via le film de S. Bonnaire récemment, et d’autres réveils (dont des articles à faible succès sur ce site) : on continue en 2009 à culpabiliser des mères lorsque leur enfant porte, au fond, une "cécité mentale", dans la lignée de Bettelheim. C’est bien dommage, alors que ces personnes peuvent avoir une pensée originale et surtout une vie décente. (vous trouverez des liens autour de la pseudo "épidémie d’autisme" de la Silicon Valley, des geeks, etc.)
Donc au lieu de sortir mon flingue, et sans espoir de réformer cette armée de psychanalyste déformés (et déformant Freud), si propre àl’hexagone, j’essaye de cerner l’utilité du discours freudien dans la vision de l’homme, du pulsionnel, et de ce que "la philo savait déjà" (Montaigne se serait poilé en lisant certains passage de Freud auprès de son poêle).
En allant un cran plus loin, quand on ne sait pas faire une théorie de quelque chose, on peut voir empiriquement si on intuite bien en regardant les cas limites, donc les maladies et distortions principales qu’on peut attendre. Elles doivent éclairer et ne pas être incompatibles avec la vision qu’on se propose.
L’autisme se prête idéalement à cet exercice, en enlevant l’affect social, les biais socio-éco (fumeurs de Gitane maïs=ouvriers, etc.). Si on croit que l’esprit a son neurone miroir, et son circuit pulsionnel, et enfin son énergie libidinale pour le pousser à se sublimer par les neurones idoines, ce discours doit tenir la route quand on enlève ou modifie un des morceaux et qu’on regarde le "résultat".
Naïf ? oui mais...