Je pense que vous n’avez pas tort, mais que Ebitda dit -laconiquement- quelque chose qui a aussi du sens : On parle beaucoup de la dette publique, et si rien ne se fait de véritablement efficace pou la réduire -et comment cela pourrait-il être ? Globalement, il n’y a pas grand-chose d’autre comme solution que d’augmenter les prélèvements- c’est un argument électoral fort -surtout à droite, ce qui est d’ailleurs assez drôle, quand on est au clair sur le remède.
Mais c’est surtout un argument électoral. Dans les faits, aujourd’hui, il n’y a pas mort d’homme -c’est du moins mon avis. La dette ne se réduira pas, elle augmentera même, mais la dette publique augmente dans tous les pays économiquement développés, et le système économique mondial, tel qu’il est aujourd’hui organisé, fait que -c’est en quelque sorte le bon côté de la mondialisation- il n’est pas possible de considérer qu’un pays voit sa note se dégrader en raison de sa dette. Ou plutôt, soyons clair : Si les institutions financières internationales décidaient que la dette de la France n’est plus gérable, songez ce que serait alors le sort du Japon (2 fois la dette française), de l’Allemagne (la même dette que la France) et peut-être même des Etats-Unis (même si on a l’habitude d’opposer alors l’argument de la planche à billets- d’ailleurs également très discutable).
Bref, le fait que les économies nationales soient aujourd’hui tellement intégrées fait que, par contrecoup, la dette publique ne soit pas le problème monstrueux qu’on nous présente. Même si cela reste un indicateur économique, certes, mais pas plus important qu’un autre -et d’autres sont d’ailleurs plus inquiétants, à mon sens bien entendu, dont on parle pourtant beaucoup moins.
Reste le fait que la perte de marges de manoeuvres financières de l’Etat sert la privatisation croissante de l’économie. Tout ce que l’Etat est considéré comme ne pouvant plus gêrer, et bien il faut le laisser faire par des entreprises privées, tellement plus « efficaces ». Où l’on comprend mieux peut-être pourquoi la droite brandit à tout instant l’épouvantail de la dette, en se gardant bien d’appliquer la solution idoine.