« Mais précisément parce que la loi la garantit souverainement, toute personne doit pouvoir s’en réclamer pour critiquer n’importe quelle croyance, sans s’attirer les foudres de telle ou telle communauté. »
Je vous fais remarquer
1) qu’il est faux d’affirmer que la liberté d’expression est sans limite (absolument souveraine) ; car la loi réprime toute incitation publique à la haine religieuse et raciale et aux injures qui portent atteintes à la dignité de personnes.
2) qu’il est fallacieux de prétendre que tous les musulmans à travers leur prophète sont des terroristes ; ce que proclame ouvertement, quoiqu’en dit aujourd’hui son auteur, la caricature qui montre le prophète avec une bombe sur la tête ; Si vous voulez examiner les choses concrètement, comme vous l’affirmez, faites nous une analyse sémiologique de ces caricatures et dites nous ce que vous y voyez. Si vous y voyez un autre sens qu’une insulte à tous les muslmans au travers du symbole fondamental de leur religion et/ou un sens respecteux des musulmans dans leur ensemble, je prétends que votre point de vue est au mieux subjectif, au pire de mauvaise foi.
3) qu’il est absurde de confondre le droit de critique argumenté avec le droit à la caricature insultante non argumentée et, qui plus est, adressée sans discernement à tous les musulmans.
4) qu’il ne suffit pas de dire que l’émotion suscitée par ces caricatures est instrumentalisée par les ennemis des libertés et des droits de l’homme ; il faut ajouter que, si cette instrumentalisation est efficace, c’est que ces caricatures sont un magnifique cadeau qu’on leur a fait.
Autrement dit en défendant ce prétendu droit à l’insulte dans une période très difficile sur le plan diplomatique pour l’Europe, laquelle se présente comme médiatrice de la paix en Iran, Palestine, Syrie etc.., vous ne faites qu’attiser les rancoeurs dont les terroristes font leur miel... ce qu’on très bien compris nos gouvernants, les responsables poltiques européens toutes tendances confondues, les journaux anglo-saxons pourtant peu suspects de sympathie avec les islamistes et d’anti-libéralisme.
À ce point d’aveuglement, on peut se dire qu’il n’ y a pas de pire danger pour nos démocraties laïques que l’anti-religion obtuse et l’irresponsabilité de certains qui, tout en se prétendant laïques, veulent faire du combat pour la laïcité une nouvelle guerre de religion.
Liberté d’expression et islamophobie
Le rasoir philosophique