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Commentaire de Bernard Dugué

sur Plan Fillon : trop peu, trop tard


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Bernard Dugué Bernard Dugué 4 février 2009 13:43

Cher député Nicolas Dupont-Aignan, je vous prie de lire ceci

Le « plan Dugué », plan monéthique pour limiter la récession en Europe 		 	 	 	Il faut oser, j’ose, d’autant plus que la Bourse continue à paniquer. Crise signifie décision. Ce qui suppose une proposition. Celle que je fais. Et comme l’a souligné un intervenant ici, l’idéogramme chinois signifiant la crise est double, il signifie danger (risque) et opportunité. En 2009, le risque c’est la récession et la pauvreté. L’opportunité, c’est d’utiliser enfin le pouvoir de cette monnaie qu’est l’euro, mise en place grâce aux labeurs de plusieurs peuples. Les Ministres du G7 pourront colmater avec quelques limites les « trous de gruyère » de la finance en fondant les pertes en une fondue étatique, une orgie politicienne, cela ne changera pas le triste sort de nos sociétés vouées à l’amputation sociale. Il faut un plan monéthique !

Pourquoi et comment ce plan ? Le pourquoi est aisé à comprendre. Les pays européens vont sans doute subir une récession dont nul ne peut prédire l’ampleur. Car le comportement des investisseurs et consommateurs est pour une bonne part irrationnel, surtout en période d’incertitude. De plus, cette récession ne va pas être équitable. Elle va toucher les plus fragiles en revenus, qui sont aussi les moins protégés dans leur emploi. D’un point de vue macroéconomique, global, la récession sera due à une crise des solvabilités, liée comme on s’en doute à la crise financière. Une crise répétons-le, ne sera pas équitable. Et pour être complet sur ce sujet, cette crise des solvabilités dure depuis des années (cela vient de l’existence de deux économies, celle dite de l’Empire, avec les financiers, les grands groupes, les riches et classes supérieures ; et la Tierce économie, comme dirait l’abbé Sieyès, à bon entendeur ! Une Tierce économie avec des travailleurs, des TPE, des chômeurs…) Le « comment » de ce plan découle du pourquoi. Il faut rééquilibrer la crise des solvabilités. Ce plan est simple, il tient en une page.

Exposition du plan Dugué, désigné aussi comme plan monéthique. Le principe est de lever quelques centaines de milliards d’euros au niveau européen. Nous verrons comment. Le plus important, c’est d’injecter équitablement ce soutien à la Tierce économie. A vu de calcul mental, chaque ménage recevra par mois un montant que je fixe ainsi. 200 euros pour une personne seule, 300 euros pour un couple, et 20 euros par personne à charge.

Comment réaliser l’opération ? C’est tout simple, c’est le Trésor public qui s’en charge, puisqu’il dispose de toutes les informations sur les contribuables. Il lui suffira de virer sur un compte ou d’envoyer un chèque à chaque contribuable. Un couple avec trois enfants recevra 360 euros chaque mois, un célibataire endurci ou non recevra 200 euros.

Questions collatérales. Un ménage aisé recevra-t-il cette aide ? Bien sûr que oui. Mais le dispositif prévoit que cette somme est imposable. Et comme c’est le Trésor qui la verse, il la mettra sur la fiche d’impôt préremplie. Un individu émargeant dans la tranche de 50% n’aura reçu en fait que 100 euros par mois. Pour un travailleur modeste, il restera après impôt 180, voire 200 euros par mois. Il reste le cas du RMI, actuellement 450 euros par mois. Ce que je propose, c’est de baisser le RMI versé par les Départements à 300 euros ce qui fait une augmentation de 50 euros. Et de réajuster le calcul du RSA. On voit donc que ce plan permettra quelques rentrées fiscales supplémentaires pour l’Etat, tout en soulageant les Départements. Pour l’AAH, je propose qu’elle soit baissée à 600 euros, ce qui avec le plan, fera un revenu de 800 euros par mois. Idem pour le minimum vieillesse. Et chaque pays de la zone euro fera selon ses dispositifs d’aide.

Et maintenant, la source du plan. C’est assez simple, comme un jeu d’écriture. Il suffit d’une entente des membres de l’eurogroupe et une négociation des Ministres des finances pour que chaque Trésor public réalise cette simple opération comptable sous la responsabilité des autorités supérieures ayant compétences à le faire et s’il n’y en a pas, alors, il suffit de le décider par la voie politique. C’est juste une question de volonté. Et d’intelligence du cœur et de la raison. Cela revient à faire fonctionner une planche à billet financière. Pour palier à l’urgence de la situation et préserver un minimum d’équité économique.

Quelles conséquences ? Les marchés financiers, tenus au courant de cette opération, joueront l’euro à la baisse mais pas de quoi s’affoler. Et l’inflation ? Eh bien compte tenu de cette manne injectée dans les revenus, on peut espérer que les travailleurs et les entreprises sauront s’entendre pour limiter les augmentations de salaires. A noter que ces liquidités vont servir à la consommation mais aussi s’inscrire au crédit des banques de déposant. L’intérêt de cette mesure est aussi de faire sauter tout cette bureaucratie qui octroie des primes par ci et par là pour telle catégorie et tel produit. Chaque individu fait ce qu’il veut de son pognon et c’est très libéral !

Au final, le « plan Dugué » se sert qu’à donner un coup de pouce pour limiter la récession et remettre un peu d’équité dans la répartition des revenus. Il ne dispense pas de réfléchir aux questions de société ainsi qu’aux règles du système financier. Au total pour la zone euro, cette mesure reviendrait à créer entre 600 et 700 milliards d’euros. L’équivalent du plan Paulson. Le plan monéthique est prévu pour 2009 et pourrait être reconduit avec un montant ajusté, réduit sans doute, autant d’années que nécessaire (c’est l’amorce d’un changement de système mais cela ne peut être discuté ici) En plus, les chiffres que je viens d’indiquer ne sont pas contraignants. On peut même aller plus haut, passer à 250 euros par mois pour une personne et 350 pour un couple. Ça nous ferait 1000 milliards d’euros. Enfin, ce plan est tout à fait concevable dans d’autres zones et notamment le Japon.

Pour information, je précise que j’ai introduit depuis 7 ans cette idée de monéthique, constatant le cœur du problème économique dans sa dimension sociale. Par ailleurs, cette possibilité ne créer de la monnaie à partir de rien n’est pas une absurdité économique. Loin s’en faut. Elle est envisagée par François Rachline, auteur de nombreux ouvrages d’économie et professeur à Sciences Po.


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