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Commentaire de Tristan Valmour

sur Plan Fillon : trop peu, trop tard


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Tristan Valmour 4 février 2009 14:23

M. le député-maire

 

D’abord, je suis heureux que vous vous exprimiez sur Agoravox. Le gaullisme authentique a toute sa place ici.

 

Concernant le fond de votre article, je suis d’accord sur quelques points, en désaccord sur d’autres.

 

  1. La participation de l’Etat au capital des banques. Avec Sarkozy le Petit au pouvoir, ce chef de gang, je ne crois pas que l’Etat agisse dans l’intérêt des Français. Donc, ça ne changera rien. Il suffit de voir combien les intérêts publics et privés sont mélangés. Le dernier livre sur Kouchner en apporte une preuve supplémentaire.

 

  1. Sur le patriotisme économique. Je ne sais pas ce que ce vocable signifie dans la mesure où la production des biens est assurée en majorité par des entreprises multinationales, dont les dirigeants n’ont aucune notion de la patrie. Les uns comme les autres se retrouvent dans les paradis fiscaux. S’ils étaient eux-mêmes patriotes, ils donneraient une bonne partie de leur fortune aux Français, comme le firent les évergètes Grecs.

 

  1. La baisse des charges pour les entreprises est intéressante, mais elle devrait s’accompagner de l’obligation de plafonner les revenus.

 

 

La crise économique est le fruit d’un système malade de ses excès. Notre planète est un monde fini, aux ressources finies et largement exploitées. La démographie progresse, comme les gains de productivité. L’énergie peu chère et les avancées technologiques dans les transports (Internet pour le transport d’informations, super-cargo, avions…) ont permis un accroissement des échanges et une mondialisation certes inéluctable et souhaitable, mais trop rapide. Les cultures et les sociétés en ont été profondément affectées.

 

De ce constat auquel souscriront tous les agoranautes, on peut déduire un certain nombre d’hypothèses, que l’on peut discuter :

 

- Les inégalités se sont creusées, provoquant (et ce n’est que le début) des troubles sociaux. Les régimes démocratiques et la propagande de la presse contrôlée ont pu retarder l’échéance ;

 

- Les ressources finies associées aux gains de productivité dispensent d’employer. De nombreuses personnes qualifiées (on est toujours qualifié pour quelque chose) ne trouvent donc pas de travail (le pénible fardeau de n’avoir rien à faire, disait Boileau). Il faut reconsidérer la notion de travail et lui substituer celle d’activité, afin que tout le monde ait sa place dans la Société. Celle-ci est un droit acquis du simple fait de naître. Une société qui laisse mourir de faim et de froid certains de ses membres quand elle a les moyens de leur procurer nourriture et chaleur ne peut être civilisée.

 

- La crise économique est aussi un problème de solvabilité, et il faut donc limiter les fortunes individuelles. Pour que tout le monde comprenne bien, je prends un parallèle avec le football. Une équipe qui a les moyens financiers d’attirer les meilleurs joueurs à coup de pétrodollars fausse le championnat. Elle achète même des joueurs qui ne joueront pas. Les autres équipes ne jouent donc que le rôle de faire-valoir. Quand certaines personnes ont des fortunes colossales (le plus souvent acquise de vile manière), elles faussent la concurrence et font monter les prix. L’écart se creuse encore plus entre les nantis et les autres. Les autres sont donc des esclaves (je rappelle qu’au Moyen-Age comme dans l’antiquité, de nombreux esclaves étaient payés, puisqu’ils pouvaient racheter leur liberté).

 

Je pourrai continuer l’énumération, mais je n’en ai pas le temps. Voici donc la solution à la crise économique :

- Rapatrier les fortunes cachées dans les paradis fiscaux ;

- Instaurer des sanctions extrêmement sévères (saisie de la fortune) contre la délinquance économique. La loi ne doit pas être une variable d’ajustement ;

- Dissoudre tous les groupes élitistes ; ils sont incompatibles avec la démocratie ;

- Plafonner les fortunes à 2-3 millions d’euros ;

- Instaurer plus de démocratie dans les milieux politiques et économiques. Le peuple est assez mûr pour participer davantage aux décisions qui se prennent en son nom ;

- Donner les plus grands pouvoirs à une autorité indépendante qui s’assurera que le Marché est réellement concurrentiel et non faussé. Ce n’est pas le cas actuellement. Le Marché est corrompu.

- Créer une nouvelle forme d’entreprise : voir mon article (La SES : société d’économie solidaire) sur Agoravox ;

- Révolutionner les mentalités pour sortir de l’individualisme et du consumérisme

- Etc.

 

 PS : j’ai été en relation avec l’un de vos proches au sujet d’un entretien épistolaire pour Agoravox. Je n’ai eu aucune nouvelle depuis, pas même un refus.


Cordialement.

 

Tristan Valmour, pas gaulliste mais gaullien

 


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