• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Courouve

sur Mon Dieu protégez moi de mes amis...


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Senatus populusque (Courouve) Courouve 7 février 2009 11:42
 Il est tout à fait légitime et souhaitable de protéger juridiquement les personnes contre les discriminations et les injures, de réprimer la provocation véritable à la haine raciale ; mais on ne réduira pas le préjugé raciste par les amalgames doute-révisionnisme, révisionnisme-négationnisme, ni par d’autres préjugés ou par des contraintes juridiques, opposées à la circulation des idées et des textes. On ne fera pas taire les révisionnistes en procédant à des annulations de diplômes obtenus plusieurs années auparavant (Jean Plantin, Lyon). De telles contraintes favorisent seulement la diffusion de ces dogmes démocratiques que craignait, on l’a vu, le marquis de Condorcet. L’injustice raciste proprement dite et la tentation totalitaire reculeront mieux par la morale que par l’idéologie (distinction qui semblait manquer à Régis Debray dans i. f. suite et fin), par l’ouverture intelligente que par le sectarisme aigri, par la République laïque que par le multiculturalisme devenu aujourd’hui politiquement correct, par le savoir, établi mais révisable, de l’histoire scientifique que par les désinformations du devoir figé de mémoire communautaire ("un million d’homosexuels exterminés par les nazis", selon Jean Boisson ...), par l’éducation humaniste que par la censure arbitraire, par un film admirable tel que Au revoir les enfants, de Louis Malle, que par Shoah, le pensum (pour les spectateurs) de Claude Lanzmann.
 
 On supprime un préjugé, tel que ceux dont ont longtemps été victimes les femmes ou les homosexuels non pédophiles, par l’information, l’instruction, l’épreuve de la discussion, l’expérience, en le remplaçant par un jugement éclairé. « L’erreur se combat par l’éducation, l’information et la persuasion, non par l’intervention d’un juge », écrivait Alain-Gérard Slama. Seuls ceux qui sentent la fragilité d’une partie de leur argumentation refusent (avec une habileté certaine en face de laquelle l’honnêteté intellectuelle se trouvera toujours démunie) cette indispensable épreuve du contradictoire ; la censure de l’adversaire les protège alors d’une éventuelle déroute. Comme l’écrivait le philosophe Jean-François Lyotard,
 
"comment savoir que l’adversaire est de mauvaise foi tant qu’on n’a pas cherché à le convaincre et qu’il n’a pas manifesté par sa conduite son mépris des règles scientifiques ?"

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès