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Commentaire de timiota

sur L'environnement cliquable : une virtualité bien réelle


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timiota 11 février 2009 00:25

@Tous

Les techniques ne deviennent des "psychotechniques acceptables" que par une forme de sublimation, une forme de liaison des pulsions qui écarte l’abaissement de l’esprit
et l’élève.

Tour à tout, tous les supports de mémoire (et celui du bon Joel en est un de plus) ont donné lieu à ces dévoiements.

Pour commencer, la parole elle-même : Quand elle fut libérée par les grecs de l’emprise du divin (je dois relire Leroi-Gourhan pour revoir l’encore plus passé), il y eu Socrate et Platon, qui choit d’écrire. Mais de cette libre parole raisonnante, fière de s’approprier le monde, les sophistes firent une forme abaissée, ou l’on brillait pour le niveau "Gala" de l’époque.

De même en 1600, quand l’imprimerie se développe, prolifèrent les libelles et autres pamphlets, tous aussi diffamatoire ou peu constructif que la moyenne des posts de [écrire ici le forum de votre hebdo ou quotidien favori].

Puis le vinyl, Sheila remplace Gershwin qui remplace Offenbach qui remplace Berlioz, etc.

Puis la télé qui depuis 1958 (dixit Eco) met le monde à son image (remplacement du ballon marron par le ballon "a schacchi" noir et blanc au foot)

Puis les radios libres qui dérivent vite.


Puis le net, où la richesse permet de voir les deux aspects (wiki-kiki et viagra-pedia, chiasme sans oxymore), le spam sublime , forcément sublime.

L’iphone fera donc un humain à externalisation maximale, accro à son écran comme tant d’entre nous sont ou furent, en effet, Max, accros de lecture.

Bref, je trouve quoi qu’on en dise que peu de gens tiennent autant les deux bouts que B. Stiegler, qui sait (après effort de décodage ) dire, lire et décliner la désublimation, la mécréance, le discrédit et la "cata-strophé" (changement de registre), ainsi que la crisis (qui change nos critères, notre discrimination). Et qui ne nie pas pour autant le potentiel de la forme "capitaliste", la capacité que cette extériorisation technique de nos support de mémoire à pour continuer d’être notre "non-essence", ce que nous palliâmes par des psychotechniques fort développées en tout temps anciens chamaniques, et dont les temples modernes qui abritent nos étagères à livre (biblio-thèques) sanctifient un avatar non négligeable.

Je crois que le seul maitre mot qui reste si l’on admet ce constat de nos parts de dia-bole et de sym-bole [ce qui sépare et ce qui uni](*), est de bien penser aux actes qui nous offrent de la "transduction" entre nous humains, transduction vers du sublime (écouter quelqu’un qui raisonne bien en science, qui interprète bien en musique, répondre à une personne sans prétention qui sait vous écouter..., avoir de l’attention) , et ainsi vers ce-qui-nous-modifie-sans-nous-abaisser. Je n’ai pas retrouvé un texte de Jamel Eddine Bencheikh dans Le Monde de 1993 qui se terminait un peu sur la même note.


(*) je repense aussi an Mene Tekel Phares, "pesé, divisé et jugé" ? (dans le désordre ?)

Descente sur terre, désarmement des toboggans, vérification de la porte opposée -O



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