Je suis d’accord avec cela : l’un des aspects essentiels de la vie politique d’aujourd’hui dans notre pays c’est ce décalage entre le discours politique français qui vit et parle comme si l’échelon national était toujours dominant dans l’action publique. C’est de moins en moins vrai, et les médias nationaux ne le disent pas plus que les élus. La nation est en crise non seulement parce qu’elle est concurrencée par les autres échelons territoriaux plus grands ou plus petits, mais aussi et peut être surtout parce que son administration d’Etat est en grave crise. Or les élus ne sont jamais grand chose sans leurs administrations.
En défendant le volontarisme plus ou moins confondu avec l’activisme dans la politique nationale, notre président Sarkosy porte une dimension suicidaire. Je perçois les choses ainsi, en sachant que mon opinion est certainement très minoritaire. Les français n’ont pas encore compris que la France qui a failli disparaître avec la seconde guerre mondiale pourrait à nouveau voir son destin national disparaître dans autre chose. Et pourquoi pas d’ailleurs ?
Le 7ème axe de réforme défendu par Rage aurait peut être mérité la première place, comme il le dit lui-même. Que pensez de ce management où le Président ridiculise en permanence ses subordonnés ? Toutes les semaines, la page 2 du Canard Enchainé raconte la même ambiance : mépris des ministres et des collaborateurs en général, et direction par la capacité à se faire craindre. Cette sorte d’acharnement à aller contre la prise en compte du partage des pouvoirs pour toutes sortes de raisons politiques et sociologiques objectives, cette résolution dans le refus d’intégrer les démarches horizontales (Sarko ne doit pas avoir lu Deleuze et Guattari... la pensée rhizomatique) caractéristiques des nouvelles techniques de communication par exemple pour rester dans l’ordre pyramidal napoléonien, non vraiment notre Président a quelque chose d’archaïque, de suranné, il est pathétique.