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Commentaire de Voltaire

sur MON 810 : persiste et signe...


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Voltaire Voltaire 12 février 2009 16:11

Sur ce sujet, il est intéressant de lire le rapport de l’AFSA en détail (http://www.lefigaro.fr/assets/pdf/BIOT2008sa0266.pdf).

Ce rapport analyse point par point les différents arguments du rapport du Prof le Maho, qui avaient conduit à une demande de suspension de l’autorisation de ce maïs, par précaution.

Vous avez raison de signaler que certaines études ont pu suggérer un effet physiologique de ce maïs chez l’animal. Néanmoins, il faut aussi par indiquer, par équité, que de nombreuses autres études ont indiqué le contraire. Le rapport de l’AFSA détaille les arguments de ces différentes études (des deux types) et conclue qu’en l’état, aucun risque n’est avéré pour l’homme, et qu’il existe un faisceau d’évidences suffisant pour considérer que ce maïs ne présente aucun danger sanitaire.

Ayant lu les deux rapports et certaines des publications scientifiques concernées, il me semble que les arguments en faveur d’un doute sur l’inocuité de ce maïs sont assez faibles. Il s’agit principalement d’interprétation divergentes de résultats statistiques. On peut effectivement discuter de ces résultats et suggérer des études complémentaires afin d’affiner les données. Etant biologiste et non statisticien de formation, je n’ai pas d’opinion à ce sujet et je serai plutôt favorabe à une étude sur un nombre plus élevé d’animaux afin de lever les doutes, mais le risque me parait assez faible. Dans tous les cas, le problème ne se pose que si l’on imagine une utilisation directe de ce maïs pour l’alimentation humaine. Les risques d’effets indirects par consommation d’animaux ayant consommé ce maïs semblent vraiment inexistants. 

Vos remarques sur le risque de contamination de cultures bio par ce maïs me semblent en revanche parfaitement valables. Il faut noter que le rapport de l’AFSA se prononce sur l’inocuité vis à vis de l’homme et non de son effet environnemental. Tant qu’une solution valable ne sera pas trouvée à ce sujet, la culture d’un tel maïs me semble difficile. En revanche, il n’y a pas de raison objective de ne pas autoriser son importation comme nourriture animale à mon avis.

Votre dernier point est plus hypothétique : il reprend les propos d’un porte-parole d’une organisation ouvertement anti-OGM sans apporter d’éléments de preuve. Sur ce sujet, je suis aussi méfiant vis à vis des deux parties pro ou anti. Chacun défend ses intérêts et opinions, de façon souvent exagérée.
La question sous-jacente que vous posez est celle de l’indépendance scientifique et juridique de l’AFSA. Sur ce sujet, il me semble que cet avis est plus embarassant pour la France qu’un avis contraire à l’heure actuelle. J’aurais donc tendance à considérer, sauf preuve contraire, que les scientifiques de l’AFSA ont fait leur travail de façon déontologique. Chacun l’interpétera de toute façon à sa façon, ce sujet est tellement controversé en France que personne n’est capable d’écouter de façon objective les arguments de l’autre.


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