« La ville de Perpignan a pris la décision de couvrir d’ici 2015 la totalité des besoins en électricité de ses 200 000 habitants à partir des énergies renouvelables. »
Cette affirmation ne correspond pas à la réalité du projet « convention Grenelle 2015 » récemment signée par JL Borloo.
Si j’en crois un article paru le 18 janvier dernier dans la revue « le Moniteur » , ce projet « a pour but premier de produire sur le territoire de l’agglomération une énergie 100% renouvelable, supérieure à la consommation de l’agglomération, en utilisant plusieurs sources d’énergie (solaire, éolien, récupération de chaleur). »
Or, « supérieure à la consommation » ne veut pas dire « couvrir la totalité des besoins ». C’est une différence essentielle. D’une façon générale, il est facile de comprendre qu’aucun système de production basé sur des énergies intermittentes ne peut – en l’absence de solutions de stockage de l’énergie – répondre à une demande de consommation, quel que soit d’ailleurs le profil de cette dernière. C’est pourtant bien le cas du projet de la ville de Perpignan, dont les spécifications techniques sont les suivantes (toujours d’après l’article cité) :
« 40 éoliennes, 3 centrales solaires au sol et une généralisation des toitures solaires sur les bâtiments publics. Il prévoit également la mise en place de 70.000 m2 de toitures photovoltaïques sur le Marché Saint-Charles (plate-forme de redistribution européenne des fruits et légumes méditerranéens) pour un investissement de 55 millions d’euros. Il y ajoute enfin la récupération de chaleur de l’incinérateur de Calces, au nord de la ville. »
Seul le dernier élément de ce mix énergétique (récupération de chaleur) n’a pas de caractère intermittent. Je doute fort qu’il soit à lui seul capable d’assurer l’adéquation entre production et consommation d’une agglomération de 200 000 habitants.
Précisons également que seul le marché résidentiel est concerné. Il faut donc exclure les autres secteurs (entreprises industrielles et tertiaires, administrations…).
Bien sûr, cela ne veut pas dire qu’il est impossible d’imaginer un mix énergétique à partir de renouvelables, mais il faudrait que, dans ce mix, des unités de production non intermittentes (hydroélectricité de barrage par exemple) occupent une place prépondérante.