lord mahuf
bien sur, j’ai lu jusqu’au bout les commentaires de krolik
et comme il fait régulièrement dans la provocation, j’en ai rajouté une couche
mais comme vous semblez n’avoir aucun doutes sur la sécurité dans les centrales nucléaires, voici ci dessous un article qui devrait vous questionner.
Après la cascade d’accidents nucléaires français de cet été, qu’en est-il de la sécurité de nos centrales ?
En 2000 à la suite d’un incendie à la centrale nucléaire du Blayais, l’association Tchernoblaye à publié un document qui met en lumière les défaillance du nucléaire face au risque d’incendie.
DEVOIR DE RÉSERVE OU LOI DU SILENCE !
Voici le témoignage d’un pompier (14/10/06)
« EDF prétend qu’il existe des dispositifs qui visent, en toutes circonstances, à assurer la protection des populations, dont le plan particulier d’intervention (PPI) et le plan d’urgence d’intervention (PUI) mis en œuvre par les préfectures.
Je suis sapeur-pompier professionnel au service d’intervention et de secours du Rhône et j’ai un certificat d’intervention en milieu radiologique, spécialité existant dans le cadre des cellules mobiles d’intervention radiologique (CMIR).
Si les CMIR sont adaptées pour faire une recherche de source scellée, détecter et enlever une pollution ponctuelle, établir un petit périmètre de protection, elles ne peuvent en aucun cas assurer la protection des populations en cas d’accident dépassant l’enceinte d’une installation nucléaire.
La seule protection efficace étant la distance, l’unique protection contre une irradiation et (ou) une contamination est le sauve-qui-peut et du bon côté (sens du vent). Pour en avoir débattu avec des collègues, je sais qu’en cas d’accident majeur, les sapeurs-pompiers n’iront pas au casse-pipe comme ceux de Tchernobyl ».
Le texte ci-dessous est extrait d’un cours de formation d’officiers sapeurs-pompiers à la "gestion des risques" en matière radiologique. Ainsi apprécierons-nous ce qui est prévu sur le papier par nos autorités, en caractères italiques, et ce qui se passerait en réalité en cas d’accident dépassant l’enceinte d’une installation nucléaire."...
..."Arrêtons là cette simulation désastreuse. EDF et les autorités laissent croire à la population que des sapeurs-pompiers pourront assurer leur protection en cas d’accident radioactif de niveau 3 : il est pourtant compréhensible que, même s’ils avaient tous les moyens humains et matériels, ils seraient totalement inopérants pour une pollution par des éléments radio toxiques à des doses du millionième de gramme.
Les sapeurs-pompiers sont des fonctionnaires territoriaux et d’après leur statut, ils doivent observer un devoir de réserve, mais le devoir de réserve n’est pas la loi du silence. Tout fonctionnaire qui a connaissance de dysfonctionnements devrait les dénoncer. »
Roland Ksouri (sapeur-pompier professionnel)
La rapidité d’intervention qui seule peut éviter le pire, n’est pas au rendez-vous, de plus les restrictions d’accès des sites aux pompiers par EDF et un obstacle majeur.
À leurs décharges, un manque de matériels efficaces pour circonscrire ce type d’accident, le feu n’en étant pas obligatoirement la cause principale.
Bien que de temps en temps, les inspecteurs de l’ASN organisent des alarmes surprises pour tester la réactivité des équipes de sûreté des installations nucléaires.
Assez souvent le résultat est mauvais, voire affligeant.
Le pompon revient de toute évidence à la centrale nucléaire de Nogent, qui s’est surpassée dans l’incompétence et les défaillances.
Au cours de l’exercice réalisé sur cette centrale par l’ASN pendant l’inspection inopinée du 2 octobre 2001, il avait été constaté qu’entre le moment du déclenchement de l’alerte incendie par un témoin, et l’arrivée sur place de l’équipe de deuxième intervention, plus de 50 minutes s’étaient écoulées. (Le délai maximum toléré est de 15 minutes).
Quatre mois après, les inspecteurs ont effectué une inspection dans la nuit du 12 au 13 février 2002.
Le temps de réaction a été de 45 minutes.
Le même exercice a été fait sur le site du Tricastin : l’attaque du feu par des moyens efficaces a pris 37 minutes.
Pour la centrale de Chinon une inspection inopinée le 7 septembre 2004 menée par l’ASN fait apparaître que l’équipe d’intervention est parvenue sur le lieu du sinistre simulé 53 minutes après le déclenchement de l’alarme. Raison invoquée : la porte d’accès matériel ne s’est pas ouverte.
Allons maintenant à la centrale de St Alban, en Isère : inspection surprise dans la nuit du 25 au 26 avril (jour de la catastrophe de Tchernobyl) : en activant un détecteur incendie, l’alarme ne s’est pas déclenchée, mais seulement une alarme " défaut " en salle de commande.
Pas mieux à Cadarache : fin 2003, les inspecteurs ont constaté que le bâtiment 769 abritant notamment les piscines d’entreposage des éléments de combustible irradiés ne possèdent pas de détection automatique d’incendie.
Allons à la centrale de Bugey. Le 3 et 4 mars 2005 lors d’une inspection, le compte rendu de l’ASN dit : "L’exercice réalisé par les inspecteurs le 3 mars 2005 au magasin général du site a été arrêté 45 minutes après le déclenchement de l’alarme alors que l’équipe de 2ème intervention n’était toujours pas opérationnelle suite à une difficulté pour ouvrir le poteau incendie (poteaux récemment remplacés sur le site)."
Pas d’eau pour éteindre l’incendie, plutôt gênant.
Et pendant ce temps, les Français dorment tranquillement sur leurs deux oreilles, croyant à la fameuse sûreté nucléaire française qu’on leur vante depuis si longtemps.
En cas d’accident de type RAD 3, seule une fuite dans la bonne direction en fonction du sens du vent dominant et garant de la santé des populations. Les pompiers ne pourront que soutenir les services de la Protection Civile, pour conseiller et canaliser le flot des civils désemparés.
Si l’accident est moins grave, le confinement peut-être une solution.
EN TOUT ETAT DE CAUSES, SUIVEZ LES CONSIGNES QUI VOUS SERONS DONNÉES PAR LES AUTORITÉS, RADIO, TÉLÉVISION ET SERVICES D’INTERVENTIONS SUR PLACE, POMPIERS, SÉCURITÉ CIVILE