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Commentaire de Anton Dyck

sur Des jurys de citoyens, chiche Mme Royal !


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Anton Dyck (---.---.79.125) 25 octobre 2006 19:16

Un peu pêle-mêle :

1)la proposition de S. Royal, quoi qu’elle puisse valoir, mérite au moins d’être discutée. Lui a-t-on suffisamment reproché son absence de programme ou d’idées. Voilà qu’elle lâche une idée. On ne va pas maintenant lui en faire grief. Personnellement je n’ai pas d’opinion très formée sur cette proposition de « jurys de citoyens ». Je vois seulement que cela peut se discuter (la démocratie commence d’ailleurs par la possibilité de le faire, ce qui semble être le cas). La proposition se veut une réponse face à ce qui semble être une évidence pour tout le monde (là encore rien n’empêche d’y regarder de plus près, les évidences peuvent être trompeuses) : la crise de la représentation politique, la désaffection vis-à-vis de la politique et des politiciens, etc. on peut formuler cela comme on veut. Si c’est la réalité, c’est a priori une bonne chose de tenter d’y porter remède. 2)l’idée, malicieuse, de l’auteur de l’article, de prendre S. Royal au mot et de lui suggérer de s’appliquer à elle-même et sans tarder le procédé qu’elle préconise me paraît, à la réflexion, plutôt sensée, et de surcroît assez fine. On sait bien, hélas, qu’elle n’en fera rien. C’est déjà un indice sur les limites del’exercice. 3)ce que peuvent avoir d’usant les références à la démocratie athénienne. J’ai même vu : l’Égypte, la Mésopotamie. Qui, parmi ceux qui en causent, peut prétendre à une réelle connaissance du sujet, des lectures, voire des recherches, bref à une opinion éclairée ? Ce n’est pas mon cas. Comme la plupart des gens, j’ai en tête des lieux communs sur la Grèce, inventeur de la démocratie (société au demeurant esclavagiste et profondément inégalitaire). Ça s’arrête là. J’ai beau avoir lu par ci, par là, un ouvrage de J. de Romilly ou de je ne sais quel helléniste sur ces questions, il me faut honnêtement reconnaître que le fonctionnement exact du système athénien du Vème siècle av. J.C ou le déroulement de la procédure judiciaire sumérienne me demeurent au mieux mal connu, au pire inaccessible à moins d’un minimum de recherches sur le sujet (ce qui nécessite du temps et de la réflexion -qui peut se vanter d’en avoir consacré à ces sujets parmi ceux qui discourent là-dessus ?). Alors, qu’on ne nous bassine pas avec des références historiques. Il y des manières plus modestes et moins factices d’appréhender les choses. Laissons Périclès tranquille et voyons, par exemple, comment cela se passe plus contemporainement pour chacun dans son rapport avec le pouvoir politique. Les pistes abondent : depuis la visite à son député pour faire sauter une contravention ou se faire attribuer un logement jusqu’à la manière dont sont mis en scène les interviews télévisées du chef de l’État, en passant par la fascination qu’exerce indécrottablement l’homme de pouvoir sur tout un chacun (Sarkozy ou Royal passe dans votre immeuble : qui va s’empresser, oh par simple curiosité dit-on, d’aller frétiller autour de la vedette, de serrer la paluche devant les caméras et de se prêter à l’opération de communication politique ?).


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