Votre article est pour le moins caricatural. Les "bobos" ne forment en effet pas une catégorie bien déterminée de citadins qui vivent de la même manière, pensent de façon identique et utilisent les mêmes codes sociaux.
Les bobos sont des gens, jeunes et moins jeunes, qui, sans être riches, sont plutôt aisés financièrement mais qui ont renoncé au cocon de la bourgeoisie traditionnelle pour goûter à des modes de vie alternatifs qui peuvent être branchés, exotiques, résolument design, mais surtout en rupture avec des décennies de bourgeoisie compassée.
Bref, des gens qui veulent vivre la vie qui leur plaît sans s’embarrasser de traditions pesantes et à leurs yeux ringardes. La majorité des bobos sont de gauche, mais il en est à droite aussi (et même à l’Ump !). Une minorité d’entre eux militent dans des associations, mais la plupart, pourtant généreux et tolérants en paroles, ne s’impliquent réellement nulle part. Globalement, ils sont plutôt sympathiques, mais certains sont de vrais cons prétentieux. Ils sont également majoritairement athées ou agnostiques, mais il est quand même des culs-bénis dans leurs rangs.
Tout cela pour dire qu’il n’y a pas une espèce de bobos, mais une sorte de nébuleuse beaucoup plus diversifiée que vous le laissez entendre. Personnellement, j’ai plutôt de la sympathie pour eux car ils assument plutôt bien leurs qualités mais aussi leurs défauts. Et il est infiniment plus facile à Paris d’aborder des bobos pour échanger des idées que des bourgeois traditionnels enfermés dans leurs ghettos du 7e ou du 16e arrondissements et dans leurs certitudes socio-politiques.