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Commentaire de Yannick Harrel

sur Le spectre de l'instabilité sociale détrône le terrorisme


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Yannick Harrel Yannick Harrel 24 février 2009 13:35

@Lloyds

Bonjour,

C’est Arnold Toynbee qui en son temps (1889-1975) avait évoqué le spectre du prolétariat intérieur comme source de déstabilisation de gouvernements.
Sans souscrire en bloc aux idées de ce penseur Britannique, reconnaissons que le principal risque de nos sociétés modernes est effectivement les troubles sociaux (le terrorisme étant lui un moyen de pression extérieur, réel, instrumentalisé ou fantasmé à dessein).

Du reste, depuis plusieurs années on constate un différentiel de plus en plus inquiétant entre les élites et le reste de la population, sans compter une paupérisation des couches les plus jeunes, ainsi qu’une prolétarisation intellectuelle de diplômés (relire François Moureau sur le sujet, fort instructif). Lorsqu’un publicitaire singe grossièrement le dédain des gouvernants pour ceux qui se trouvent en dessous de lui, ça ne fait que rajouter du sel sur des plaies béantes.

J’ai été très influencé par Pareto car je pense qu’à partir du moment où la circulation des élites est trop rigide (ce que l’on appelle aussi ascenseur social en d’autres termes), le pire est à craindre car on créé un volcan social qui dégurgitera sa lave tôt ou tard, mais avec une plus ou moins forte explosion en fonction des efforts qui ont été fait pour l’empêcher justement de le laisser oeuvrer naturellement.

Pour l’heure, il est vrai que les pays Anglo-Saxons qui ont voué un culte au veau d’or sont les plus fragiles face à la tempête qui s’abat sur leurs côtes. N’oublions pas aussi qu’après avoir vécu sans retenue dans un monde vivant par et pour la consommation sans frein, il serait naïf de penser à demander du jour au lendemain sans conséquence à des millions de consommateurs de renoncer à ce mode de vie.

La crise risque bien de servir de détonateur dans bien des pays à des rancoeurs sourdes. A l’heure où la France vient déjà de connaître sa première crise sociale sérieuse dans les Antilles, le futur risque d’apparaître bien sombre.

Cordialement


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