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Commentaire de PELLEN

sur Le coup d'Etat permanent de l'écologisme


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PELLEN PELLEN 3 mars 2009 10:30

Tous ce que vous dites sur le risque radiologique est absolument vrai. Toutefois, je dois à nos lecteurs les mises au point suivantes sur vos autres considérations :


Les véritables défauts de l’énergie nucléaire tiendraient plus à sa grande consommation d’eau (utilisé comme liquide de refroidissement)... Ceci est vrai pour toute centrale thermique, que son combustible soit du fuel, du charbon, du gaz ou de l’uranium... et le pays ne pourra pas, avant longtemps, se passer de centrales thermiques. Néanmoins, je vous accorde que ce point peut s’avérer être un facteur limitatif. C’est la raison pour laquelle la majorité des futurs EPR seront construits en bord de mer. 


Sa dépendance envers l’usine JSW qui est la seule usine à couler les lingots de 600 tonnes utilisés à la fabrication du coeur des réacteurs... Y-a-t-il, en France, la place pour un deuxième forgeron de la taille d’un Jeumont Schneider, sachant que nous pouvons aussi acheter les cuves de réacteurs aux Japonais (ce qui est déjà arrivé) ? Je ne sais pas...


La diminution progressive des ressources en uranium de plus en plus difficiles à extraire... Là, vous commettez l’erreur majeure que les antinucléaires s’emploient à entretenir méthodiquement dans l’esprit des Français. L’avenir du nucléaire n’est pas le REP actuel, ni même l’EPR, c’est le surgénérateur, quasi synonyme de réacteur de 4 ème génération : un instrument sur lequel la France avait 30 ans d’avance et que des politicards véreux ont sabordé sur l’autel de la "combination" électorale. Le combustible essentiel de la surgénération est l’uranium 238 - constituant à plus de 99 % de l’uranium naturel - et l’uranium appauvri en U235 (issu de l’enrichissement) très riche en U238 dont la France ne sait plus que faire. Ainsi, à partir d’une charge initiales d’une douzaine de tonnes de plutonium (produit par le parc REP actuel) l’uranium 238 de chaque surgénérateur (capable à son tour de fabriquer du plutonium) offre une autonomie énergétique considérable qui, à l’échelle d’un parc national comme le nôtre, peut se chiffrer en milliers d’années ; d’autant qu’un autre combustible, aujourd’hui inexploité, peut facilement relayer l’U238 : le thorium 232. Le tableau sera complet quand je vous aurai précisé que le surgénérateur brûle ses déchets les plus nocifs (actuellement conditionnés et stockés) : les actinides mineurs. 


- On peut également citer le problème humain, c’est à dire que le service de nuit pose des problèmes de sécurité, ce qui ne devrait étonner personne à priori... l’homme étant fait pour dormir la nuit et étant sujet à la fatigue... Ici, vous surestimez largement un risque dont on sait depuis très longtemps se prémunir dans de nombreux domaines où le sort d’une collectivité est placée entre les mains de quelques personnes. Je suppose que vous faites confiance à l’équipage pilotant le long courrier, lorsque vous vous rendez (peut-être) en Australie, en extrême Orient ou sur le continent américain. Rassurez-vous, dans tous ces processus technologiques ultra-sophistiqués, l’interface homme-machine chargée des fonctions de sûreté est heureusement confiée à des automatismes qui ont depuis longtemps fait leurs preuves.

L’auteur, André Pellen 


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