Vous êtes un peu excessif dans votre charge contre la production et "le privé" : ce n’est pas l’Etat qui exporte, si je ne me trompe, ce sont des entreprises privées à capitaux privés. Ce sont leurs impôts et les impôts sur les salaires qu’elles distribuent comme la TVA sur les produits qu’elles proposent qui payent cet Etat si gourmand qui dépense plus que les autres en Europe. Faites-les fuir et qui financera ?
Cela pour des services "publics" médiocres (selon les services, certains sont meilleurs comme les hôpitaux et les grandes écoles, d’autre nettement pires comme le pole emploi ou l’université) quand on les compare aux autres pays européens (il suffit d’y vivre quelque temps). Et quand ils ne sont pas en grève pour un regard de travers.
Le problème n’est pas public/privé, il est politique : comment faire fonctionner efficacement et avec le meilleur budget possible, un Etat ? A se mêler de tout, à superposer les fonctionnaires de la décentralisation (excellente chose) aux fonctionnaires centraux (indélogeables sinon grève - voir l’INSEE entre autres), on devient obèse, asthmatique, pas cap de courir 100 m comme les autres. Ce n’est pas l’Etat qui est en cause, mais l’inefficacité croissante des services de l’Etat (même la police, on l’a vu en Normandie, dit-on, sans parler de la rigolade de la "justice" quand on voit Outreau ou Colonna...).
Les Suédois qui payent plus d’impôts que nous ont voulu un Etat plus efficace et ils ont réussi : par exemple plus de fonctionnaires à vie, des contrats de 5 ans, renouvelés que si vous faites l’affaire.
Le capitalisme est un outil d’efficacité économique, pas une conception du monde. Comme n’importe quel outil, il est mauvais entre les mains de mauvais ouvriers - et c’est pareil pour le pouvoir politique ou le budget du chercheur.
Que propose donc Bayrou ? Silence assourdissant. Qu’a-t-il fait lorsqu’il a été ministre ? Surtout le moins possible pour ne fâcher personne. Pourquoi veut-il le pouvoir ? Parce qu’il s’est senti appelé par Dieu - vous parlez d’une motivation utile !
Cela dit, je vous rejoint, ni soviétisme, ni anarchie du tout-privé. Reste à régler le curseur. A reculer sans cesse les réformes au nom des Zacquis et de la flemme sociale, on est trop gros, impuissant, cocoricotant. Et les jeunes dynamiques s’en vont voir ailleurs.