Londres craint un réflexe rooseveltien chez Barack Obama 				 				
Un article paru dans le Sunday Times du 22 février déplore que l’équipe d’Obama n’écoute plus Londres et refuse de soutenir les efforts britanniques pour mettre en place une dictature financière mondiale, lors du sommet du G-20 à Londres, le 2 avril prochain. L’article cite Lord Malloch Brown, qui reconnaît que Gordon « Brown a eu du mal à persuader Obama de "s’intéresser" à son ambitieux plan pour le sommet du G-20 ». Un autre responsable britannique, resté anonyme, se plaint de devoir « lutter pour obtenir ne serait-ce qu’une réponse à nos appels ».
Après avoir prétendu, à tort, que la nouvelle administration refuse de suivre les ordres britanniques, trop préoccupée par sa politique interieure, les auteurs lâchent le morceau. Les diplomates britanniques, écrivent-ils, « avertissent que le sommet ne doit pas être une répétition de la réunion de Londres de 1933, convoquée pour s’accorder sur les réponses à apporter à la Grande dépression. Franklin Delano Roosevelt, le Président des États-Unis, n’y assista pas, envoyant à la place un message radio, dans lequel il enguirlandait les autres responsables internationaux pour ne pas avoir les bons remèdes à la crise. »
Le journal britannique ajoute qu’il y a de plus en plus de « doutes sur l’avenir de la "relation spéciale" historique entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Contrairement à ses nombreux prédécesseurs anglophiles, Obama a clairement expliqué que l’avenir de l’Amérique s’inscrit dans ses relations avec les économies émergentes d’Asie. » Toutefois, Gordon Brown était ravi d’être le premier dirigeant européen à rencontrer le Président des Etats-Unis.
Il aurait pu rappeler à ses lecteurs que peu avant son entrée en fonctions, Barack Obama avait fait retirer le buste de l’ancien Premier ministre britannique Winston Churchill – ennemi juré de Franklin Roosevelt – du Bureau ovale, où il était resté durant les huit années cauchemardesques de la Présidence de George Bush Jr. Comme l’avait précisé Times Online à l’époque, il le remplaça par « un buste d’Abraham Lincoln, l’un des nouveaux héros du Président ».
« M. Obama a peu manifesté de cette anglophilie qui portait ses prédécesseurs à parsemer leurs discours de citations de Churchill », remarqua le quotidien londonien. « Au contraire, on a insinué qu’il avait de bonnes raisons de mépriser l’ancien Premier ministre. »
En effet, en 1952, Churchill avait déclaré l’état d’urgence au Kenya, y envoyant des troupes pour écraser la révolte des rebelles Mau Mau, que les Britanniques avaient eux-mêmes orchestrée. Le grand-père d’Obama fut l’un des nombreux Kenyans détenus sans jugement et torturés par les Britanniques.