Quelle histoire ! Certes ce n’est pas nouveau, mais il faudrait maintenant réagir. Oui, des fonds d’investissement font très mal leur boulot. Oui, on compte de plus en plus d’entrepreneurs dépossédés de leurs biens par des financiers douteux. Oui, tous ne sont pas à mettre dans le même panier. Mais combien d’années encore devrons-nous attendre pour qu’enfin la profession sanctionne ces pratiques ? Cette réalité est pathétique. Il existe pourtant des institutions chargées de contrôler ces professionnels, l’AMF et l’AFIC entre autres. Que font-elles ?
Le problème est que la plupart des entrepreneurs victimes n’osent pas communiquer sur ces agissements. Et on peut les comprendre. Comment feraient-ils ensuite pour se relancer, remonter des entreprises, lever à nouveau des fonds ? Une exposition médiatique leur serait plus nuisible encore. Ils n’ont d’autre issue que mettre genou à terre, tenter de récupérer les restes de leur investissement et s’effacer. Une vraie paire de rames. Les moins fragiles repartiront (à l’étranger) ou seront casés comme salariés avec un titre honorifique. Leur silence et leur abnégation seront salués. Quelle mascarade !
Je trouve personnellement ce bouquin particulièrement aimable. Il mériterait une édition augmentée d’exemples. Le contenu de certains pactes d’actionnaires est effarant. Bercy devrait faire le ménage et s’inquiéter simplement de l’application des textes de loi. Comment voulez-vous motiver les chercheurs et les entrepreneurs si les seuls débouchés de l’innovation sont la constitution de sociétés à dominante financière qui n’ont plus aucun lien avec l’essence même de l’entreprise et son objet d’origine ?