• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Epeire

sur De l'extinction des gros mammifères au pléistocène à nos relations avec la mégafaune de nos jours


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Epeire 8 mars 2009 15:43

(pardon pour le temps de réponse, je voulais réagir plus rapidement au 1er commentaire de graysop, mais ça demande le temps de s’y poser. Merci à pour cette remise à plat de certaines choses pourtant élémentaires)

Que les bocages ou la déforestation aient multiplié par cent ou mille les effectifs d’une espèce donnée, ça reste quand même une seule espèce. Ça embellit peut-être momentanément le paysage, mais ça n’ajoute rien à la biodiversité, ça ne crée pas d’espèce nouvelle (on ne peut pas créer d’espèce nouvelle). Au mieux on a sauvé cette espèce, si elle était en danger. Au pire, on a entraîné l’extinction d’autres espèces.

Si on parle des forêts "primaires", il y aura plus de dégâts que de bien. Mais en France où la couverture forestière est réduite à pas grand chose, la situation est différente : comme les forêts sont entretenue, il n’y a plus de bois au sol et donc des possibilités en moins pour certaines créatures. Le boccage tient à la fois de la praire et de la forêt par les arbres/haies qui servent de barrière entre parcelles. Ce n’est pas une, mais plusieurs espèces qui peuvent en bénéficer avec de nombreuses interactions. ça n’a rien de négligeable. De plus, s’il n’y a probablement pas eu le temps d’évoluer en de nouvelles espèces depuis l’apparition de l’être humain, des plantes sauvages ont cependant pu "caler" leur cycle de reproduction sur celui des plantes cultivée pour terminer leur cycle de vie avant la moisson. (bon ok, ce que je raconte suppose une agriculture bio et sans open fied... C’est pas non plus gagné d’avance). A noter aussi que le boccage en bord de rivère (ripysylve) retient une bonne partie des polluants et des engrais.

(pour ce qui reste de forêt vraiment sauvage en Europe, il y a un tout petit bout de terrain en Pologne, la forêt de Bialowieza qui a été épargnée un peu miraculeusement de la hache en devenant successivement une zone de chasse royale, une réserve de chasse pour les nazi puis un parc ensuite. En France, un morceau de forêt (de Fontainebleau si je ne plante pas) a été préservé depuis le 19eme par des peintres qui en avaient ras-le-pinceau de voir abattre l’arbre qu’ils étaient justement entrain de peindre. Il me semble que c’est l’une de nos plus vielles réserves).


Vous opposez ensuite droit des humains et droit des animaux, identifiant la question de la biodiversité avec ce dernier. Pourtant, la biodiversité n’a rien à voir avec le droit des animaux, et les deux entrent même souvent en conflit. Le droit des animaux, c’est, en gros : il faut éviter de faire souffrir un animal inutilement. Ça s’applique à un animal individu, pas à une espèce animale. Une espèce ne souffre pas, elle ne ressent rien en disparaissant. La biodiversité n’est donc pas un droit des animaux, et ce serait en fait plutôt un droit des humains. Un droit de nos descendants, qui souhaitent peut-être vivre dans un univers peuplé d’autres chose que d’humains et de pigeons (même s’il y a cent milliards de pigeons).

Merci pour cette revue de certains principes. Entre les défeuseurs des animaux et ces principes, effectivement, je m’y perds un peu. Le risque que je vois avec le droit des animaux, c’est la subtilité assez mince entre traiter les humains comme des animaux ou les animaux à l’égal (sur certains points) ça peut amener très loin... La dernière fois qu’on a fait bouger la limite homme/animal ça s’est mal terminé.

mais je trouvais que laisser planer un doute sur l’intérêt de sauver des espèces c’était déjà beaucoup

Ne dit-on pas qu’on doit toujours douter de tout ? Sans ça nous n’aurions sans doute pas eu cette discussion. Là encore c’est l’aspect droit homme/animal qui me gênait surtout, cf paragraphe précédent.

Je ne crois pas non plus être un écologiste apocalyptique. Je ne pense pas que vous le soyez en effet. smiley



Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès