Nous savons au moins sur quoi nous divergeons, à savoir sur la question du respect que vous n’abordez pas ; mais vous considérez peut-être que la caricature assimilant Mahomet à un terroriste est tout à fait respectueuse de la religion musulmane et que les musulmans qui se sentent insultés sont en plein délire de la persécution, dès lors que cette caricature aurait dû ou pu leur être bénéfique, s’ils en avaient compris le vrai sens (le vôtre cela va sans dire !) ; or, sans doute, sont-ils trop susceptibles pour accepter d’être ramenés à la raison de cette manière
Quant à la question de savoir si c’est l’insulteur qui doit juger de l’insulte et non l’insulté qui n’aurait rien à dire, sinon demander à l’insulteur s’il a bien eu l’intention de l’insulter et de se soumettre sans condition à sa réponse, elle relève en effet de l’idée que l’on se fait de la liberté et du respect d’autrui. Et c’est bien ce qui nous oppose
La majorité de nos concitoyens considèrent que cette caricature pouvait être interprétée comme insultant la religion musulmane ; mais sans doute vous jugez mieux de cette question du respect que cette majorité que vous pouvez considérez comme nécessairement ignare sur ce thème.. On nous a déjà fait le coup en ce qui concerne les rapports entre les hommes et les femmes : la dominant à toujours prétendu que le dominé était dominé pour son bien, de même le provocateur peut à bon droit prétendre que sa provocation, ressentie comme insultante, est d’une grande efficacité pédagogique. Il y a quand même un cactus : avec cette théorie de la provocation libératrice vous n’auriez pas tenu longtemps devant un auditoire. Croyez en mon expérience de 38 ans de prof de philo.