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Commentaire de Marc Bruxman

sur Entendez-vous Marx rire ?


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Marc Bruxman 10 mars 2009 19:12


							

 
								Bonjour Marc Bruxmann,

je suis presqu’en accord avec votre analayse. Mais il me semble que le capitalisme tel que nous le vivons aujourd’hui (et qui dans la forme est évidemment fort différent de celui qu’a connu Marx) n’est que son développement logique si, comme le pensait Marx, son moteur est l’accumulation du capital.


Sauf que le capital et Marx l’avait bien compris, ce n’est pas de l’argent, ce sont des outils de production. Et ces outils de production ne sont du capital que parce qu’ils sont rares et offrent une barrière à l’entrée. 

Une aciérie est un capital, de même qu’un bien immobillier. Une marque bien en vue finit par devenir du capital. 

Mais la plupart des entreprises de service ne sont pas un capital. Elles brassent de l’argent, permettent de bien vivre, mais entre deux SSII par exemple (marchands de viande en informatique) il n’y a pas de barrière à l’entrée. Juste un pool de salarié qui peut passer d’une boite à l’autre. 

Dans les business immatériels, le capital devient artificiel, ce sont les lois sur la propriété intellectuelle qui le garantisse. Or elles deviennent elles même difficiles à défendre. Ce qui veut dire comme je l’avais écrit ici :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=10198

Le capitalisme va connaitre de profonds changements et ces changements vont être imposés par l’état de l’art de la technique... Ce qui est finalement une idée très marxiste ;)

Dans un premier temps la technique permet des gains de productivité très importants mais qui vont en diminuant. Quand on ne peut plus gratter suffisamment sur les gains de productivité, il faut rogner sur les coûts.

Ce ne sont pas les gains de productivité qui diminue. Le problème c’est qu’avant la technique était un capital dont la reproduction était cher. Une machine révolutionnaire vous n’alliez pas en innonder le monde en quelques mois. 

Lorsque l’innovation devient souple (logiciel), le monde s’innonde en quelques heures. Et comme je l’ai écrit dans l’article sus-cité on rentre dans un cadre d’hypercompétition pour avoir la dernière technologie. Ce qui place les entreprises traditionelles qui ne maitrisent pas la technologie dans la position d’un héroinomane dépendent. Elle a besoin de sa dose, mais chaque dose lui procure moins de plaisir. Au final le marchand d’armes technologiques est le seul gagnant. 

Ce sont les salaires, mais aussi l’externalisation de pans entiers de la production (la production coûte), pour tenter d’arriver à produire de la richesse sans produire de biens. En haut le détenteur de capital, sous lui la multitude des sous-traitants et des sous-traitants des sous-traitants, puis toutes les catégories de prolétaires hiérarchisées, tout en exerçant une pression du haut vers le bas. A terme cela engendre l’explosion.

Non actuellement beaucoup de ceux qui croient détenir du capital ne détiennent en fait que de l’argent. Et il y a une différence très franche entre les deux. Pire, ils detiennent en fait souvent de la dette ! A la fin, seulement une chose ne se dévalue pas, c’est la compétence humaine. Or dans un monde ou l’on a à tout prix cherché à rabaisser celle-ci pour favoriser des employés modèles qui ferment leur geule, ces compétences vont être un grand manque. Et on le voit déja dans le secteur technologique ou malgrès la crise on peine à recruter des employés réelement qualifiés. 

Ce qui se dessine j’en suis de plus en plus persuadé c’est effectivement une remise à plat du capitalisme mais dans un style qui ne va pas du tout plaire à la gauche. L’internet permet déja le télétravail et la mise en relation directe entre travailleurs et employeurs. A l’issue de ce processus, la plupart des gens deviennent auto-entrepreneurs. Ils gagnent effectivement le fruit de leur travail (contrairement à l’employé) mais y perdent en protection. D’une certaine façon c’est un certain type de libéralisme que l’on a jamais connu jusqu’à présent qui va en naître. Car collectiviser le capital ne sert plus à rien quand il n’y a plus de capital ! Controler les frontières ne sert plus à rien lorsque les biens qui y circulent sont immatériels. A ce point, tout ce que l’on connait est caduque. Y compris nos anciennes utopies qu’il faudra bien réinventer pour coller à la nouvelle réalité. 

A partir de la, tout le reste de la société va se redessiner, du politique aux capitalisme et c’est ce processus la qui est douloureux. Car si le futur système sera sans nul doute très agréable à vivre et offrira surement du bon temps à ses citoyens, durant la transition nous allons assister à la destruction de l’ancien système sans pour autant qu’un nouveau ne l’ait remplaçé. 


							

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