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Commentaire de Reinette

sur Philippe Val, « un sacré paquet de sales cons » à lui tout seul


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Reinette Reinette 13 mars 2009 15:45


Philippe Val s’est fait (on verra plus loin pourquoi) le porte-parole systématique et tonitruant des barons des médias.

Il pourfend l’Observatoire Français des médias, Attac, qu’il exècre Pour Lire Pas Lu, Le Monde Diplomatique, auteurs qu’il méprise (avec un faible pour Noam Chomsky et Serge Halimi).
Lire : « En direct de "Charlie Hebdo" ».

Philippe Val n’est que la personnification de rapports de pouvoir qui le dépassent. Ce sont eux qui nous importent. Avant tout. Restent son style et ses arguments. Ils méritent le détour.

 

Le numéro daté de février 2005 du magazine TOC (« Société, interviews, culture ») comporte - annoncé en “Une” sous le titre « Pourquoi la presse va mal  » - un dossier où figure, entre autres, un entretien avec Philippe Val, patron de l’hebdomadaire Charlie Hebdo :

« Il y a toujours eu des journalistes qui se battent dans les rédactions. Il y a des gens honnêtes qui empêchent cette évolution d’aller trop loin. Même à TF1, ça ne peut pas aller trop loin dans le “jean-pierre pernisme”, parce qu’il y a des journalistes, comme Patrick Poivre d’Arvor, quoi qu’on dise, qui luttent ! » Philippe Val, février 2005

« On critique l’information de masse, ajoute Philippe Val peu après, mais imaginons qu’elle n’existe pas ? Ce serait pire que tout ! Il vaut mieux qu’elle existe avec ses défauts. » ... « Il est évident que la critique est bonne et constructive, mais il ne faut pas qu’elle aille trop loin ».  Philippe Val, février 2005

Pourquoi la critique doit-elle se garder d’aller « trop loin » ? C’est ce que la suite permet de mieux comprendre....

Philippe Val, stratège

Philippe Val commence par éluder les problèmes soulevés par les concentrations, les formes d’appropriation privée et le financement des médias. Quand Dassault rachète le Figaro, par exemple, « les gens ne sont pas dupes », décrète Philippe Val. « On vit dans un pays de soixante millions d’habitants et peu de gens lisent la presse quotidienne nationale. Le vrai problème est là ! », Philippe Val

« J’ai de la chance, explique le patron de Charlie Hebdo, car j’ai en quelque sorte “hérité” d’un titre légendaire que j’exploite. [...] Son image est assez complexe et pas toujours porteuse. Son existence est légitime, mais son contenu pas toujours. C’est le paradoxe. Dans mon cas, il m’a semblé plus intéressant de dépenser de l’argent dans la production du journal lui-même. Je préfère que le budget octroyé à la masse salariale soit plus important que le budget de la communication [...] » Philippe Val

« La seconde chose que j’ai essayé de faire, c’est de légitimer le titre aux yeux des gens qui constituent le milieu de l’information et avec qui j’entretiens des rapports cordiaux. Le vrai danger pour un journal c’est d’être marginal. On peut avoir de grosses ventes et être marginal. A l’inverse, un journal peut faire très peu de ventes et être important. Il faut accepter d’être minoritaire et refuser d’être marginal. Evidemment, il ne faut être minoritaire qu’un temps, sinon le marché vous tue. » Philippe Val


Philippe Val, psychiatre

« Aujourd’hui, affirme TOC, les initiatives de critique de la presse viennent d’un groupe bien déterminé de personnes : Serge Halimi, l’Acrimed... Que pensez-vous de ces groupes ?

Réponse de Philippe Val, après avoir pris connaissance de sa stratégie de communication qu’il n’est pas enclin à trop déranger ses collègues : « J’ai trouvé le livre de Serge Halimi assez utile. J’ai soutenu ce livre même si je n’aurais pas exprimé certaines choses comme l’auteur l’a fait. Aujourd’hui, cependant, je ne sais pas si je le soutiendrais encore, étant donné ce qu’il a laissé entendre : qu’il existe une sorte de corruption généralisée de la presse, que c’est un monde pourrissant. »

« Halimi, qui, il y a quelques années, avait publié un texte que j’avais pris pour l’expression d’une saine colère, a sans doute été dépassé par le succès de son livre, ses petits fusibles ont fondu, et sa colère s’est transformée en obsession maladive. [...] Le malheureux s’est mis à se vautrer dans la dénonciation, usant de procédés révélant une déchéance morale qui fait pitié, venant d’un garçon si prometteur. » (Philippe Val - Charlie Hebdo n°601- 24.12.2003 


et la cerise sur le gateux  :

« En tout cas, quand on s’explique tellement mal avec son public, comme le fait l’Acrimed, et que la conclusion qui en est tirée, c’est que les journalistes et le monde de la presse sont les tentacules du pouvoir central, ça relève de la théorie du complot. Et pour moi, jusqu’à une époque extrêmement récente, c’était fondamentalement un thème d’extrême droite. J’ai horreur de ce qui entretient la paranoïa des gens et de ce qui l’encourage. J’accepte toutes sortes de critiques, mais rendre les gens dépendants de leurs paranoïa, s’en servir, être suffisamment pervers pour l’alimenter, je trouve ça ignoble. Ils sont dangereux, mais heureusement ils sont minoritaires. [...] Ce qu’il ne faut pas, c’est que cela devienne un courant majoritaire parce que là, il faudra foutre le camp ! » Philippe Val

 (Pervers », « ignoble », « dangereux », le site d’Acrimed « entretient » la paranoïa des « gens » et les rend « dépendants » de cette « paranoïa ». La propension de Philippe Val a psychiatriser tout ce qui lui déplaît mériterait un ... diagnostic. ) !


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