LA RELIGION DU SPORT
La civilisation actuelle a développé tous les sports ; elle en invente sans cesse de nouveaux et tout cela pour parfaire le culte que l’homme voue à son corps physique. Il se trouve plus beau s’il saute plus haut ou s’il court plus vite, ou bien s’il est capable de manger un mètre de boudin en un quart d’heure, ou encore s’il traverse la Manche en baignoire à pédales ! Au premier abord, ça peut amuser, mais en y réfléchissant bien, il y a de quoi s’attrister. Tout geste se justifie par son but, tout mouvement est le moyen d’une fin. L’homme marche pour se déplacer d’un point à un autre ou pour un juste plaisir, plaisir d’une marche en forêt par exemple. Il ne marche jamais pour marcher mais pour une finalité autre. Le sportif lui marche pour faire de la marche à pieds... Il court pour faire de la course à pieds ; la finalité est le geste lui-même, il a cessé d’être un moyen ; il est devenu une fin en soi. Le sportif fait le culte du geste bien fait sur lequel il est capable de porter notes et appréciations ; en fait il se regarde le nombril et il jouit ! Le but n’est pas de porter un poids parce que cela est utile, mais de se dire" je suis le plus fort, je porte de plus grosses altères que les autres". Le sportif est centré sur lui-même, sur son corps, il fait l’amour avec lui-même, contre les autres, contre le monde, qu’il réduit au bout de son nez. Courir parce qu’on est en retard et qu’on va rater son train, c’est la vie. Courir sur un stade pour être le premier et faire un temps, ça ressemble à la mort, à l’homme en cage qui tourne en rond et qui a réduit son monde à son tour de piste. Le sportif me fait penser à la danseuse des folies bergères qui entre en scène en descendant un escalier qui vient de nulle part, en pensant en elle-même : "l’ai-je bien descendu"... aussi inutile, aussi débile. Tous les sports de compétition et même par extension tous les sports de loisirs sont devenus des rituels pour la magie des cultes que l’homme voue à son corps ; il se regorge de ses exploits ou des exploits de ses héros. Qu’il soit l’athlète ou le supporter, il se déguise pour l’office ; il a sa littérature, ses gadgets, son langage. Il a besoin de cette poudre aux yeux pour se croire exister, sans cela il a l’impression de n’être rien ; en fait, à cause de cela il n’est rien. Par ses sports et ses loisirs, l’homme a créé des situations artificielles génératrices de plaisir, des microcosmes qui ne peuvent que le valoriser ; là au moins l’aventure n’y est pas dangereuse et ne remet pas le personnage en cause ; il ne risque que de gagner ; s’il perd, il ne lui en sera pas tenu grief, par contre s’il gagne, il sera idolâtré. Ses risques sont limités, définis et connus. Son besoin de sécurité restera satisfait. Formant une franc-maçonnerie des non dégonflés, les parachutistes, les cascadeurs, les motards, etc.. risquent leur vie pour se faire valoir ou pour tester une voiture ou un nouveau moteur. Alors, à quoi cela sert-il de vivre si l’on choisit le risque de mourir pour rien ? ou de survivre en restant idiot ?
Pour celui qui le pratique, le sport de haut niveau est une atteinte à la santé mentale et physique. Le sport impose une contrainte du cerveau sur le corps, une violence contre soi-même, et à la longue il en résulte une baisse de la capacité de raisonnement ainsi qu’une perte totale des facultés intellectuelles ; la plupart des sportifs de haut niveau sont complètement idiots. Aucun sportifs ne s’est fait connaître par ses prouesses de réflexions ; au contraire, la pratique du sport est débilitante pour le mental qui ne supporte pas sans se détériorer qu’on l’enferme dans un carcan d’ordres à donner au corps. Demandez donc à un sportif, après une compétition de résoudre une équation ou de se concentrer sur une partie d’échecs et vous verrez le résultat.
Pendant ses exercices, le sportif ne pense pas, ne se rebiffe pas contre les ordres qu´on peut lui donner, il est en état d´infériorité mentale, il se laisse conditionner de la même façon qu´un chien que l´on dresse.
Le sport est à la base de la discipline des armées, rien de tel que de bons exercices, cent pompes ou une bonne marche avec tout le barda pour faire taire le moindre esprit critique ou la moindre conscience d´être.
Napoléon avait bien compris cela, ses soldats étaient de marche presque tout les jours, abrutis de fatigue physique et de non usage de leur cerveau dans ses fonctions nobles. Pour eux le combat, le carnage devenait un plaisir pendant lequel on leur lâchait la bride avant de les reprendre en main pour le combat suivant.
Les tenants du sport vont le justifier par la santé physique qu´il est censé développer.
Leur justification paraît bien illusoire quand on voit l´éphémère de la bonne forme du sportif dès qu´il stoppe ses exercices.
Dans cette optique le sport apparaît bien comme un artifice qui maintient le corps en forme tant qu´il est pratiqué, mais quelle décrépitude quand on l´arrête !
En fait, l´homme en évolution mentale ne se préoccupe guère de son corps, il préfère s´occuper de sa pensée et de ce fait il se maintient en santé correcte sans effort. Il met son corps à sa place : un moyen, un support pour son cerveau, pour son esprit. A l´inverse, le sportif asservit son mental à son corps, transforme son corps en finalité, c´est là toute la différence.
Au niveau collectif, le sport est le signal d’une dégénérescence. Plus il sera institutionnalisé et développé dans un pays, plus ce pays sera éloigné des principes de la vie, plus il sera structuré et plus il structurera l’homme. Cela se confirme quand on constate la place quasi religieuse qu’occupe le sport dans les pays les plus socialisés, les plus structurés où domine une idéologie extrémiste. Il faut comprendre qu’il est complètement débile de voir les nations lutter entre elles à coup de records sportifs. La qualité d’une idéologie arrive à dépendre de la force de ses athlètes. Alors c’est la course aux performances truquées à coup de vitamines, d’hormones et de drogues diverses. Le symbole de la victoire sportive est devenu un atout majeur dans le jeu des politiciens ; ils se disent entre eux : "mon idéologie, mon pays sont mieux que le tient parce que mes athlètes ont couru plus vite d’un dixième de seconde, ou parce qu’ils on sauté 1/2 cm plus haut que les tiens"
Il faut bien réaliser qu´il est débile de voir les nations lutter entre elles à coup de records sportifs.
La qualité d´une idéologie arrive à dépendre de la force de ses athlètes !
Dans ce but, c´est la course aux performances truquées à coup de vitamines, d´hormones et de drogues diverses.
Le symbole de la victoire sportive est devenu un atout majeur dans le jeu des politiciens, ils s´évaluent ainsi :
" mon idéologie, mon pays, surpassent le tien parce que mes athlètes ont couru plus vite d´¼ de seconde, ou parce qu´ils ont sauté ½ cm plus haut ! "
Que des enfants puissent s´amuser à cela, passe encore, mais il faut bien constater que ce sont des dirigeants qui valident ces critères. C´est dramatique de voir, en fait, à quelle décrépitude mentale cela correspond.
- La civilisation de la Grèce antique, une fois arrivée à son apogée a promu les jeux olympiques puis elle a disparu.
- Rome s´est éteinte peu de temps après l´avènement de ses jeux.
- Aujourd´hui, la dimension mondiale de la religion du sport est peut-être un indice de la fin de notre civilisation : cela voudrait dire que l´homme a perdu de vue ce qui est utile pour promouvoir l´inutile.
Il est devenu inconscient du but et de l´utilité de ses actes pour ne plus rechercher que les situations génératrices d´illusion de plaisir ; qu´y a-t-il de plus artificiel, de plus éphémère et illusoire qu´un exploit sportif ?
Il ne correspond qu´à un instant rendu important par une émulation collective, mais totalement dépourvu d´utilité dans les faits.
C´est un moment où l´homme se saoule, qu´il soit l´acteur ou le spectateur !
Le match de foot du dimanche ou l’entraînement dans un club sportif sont devenus des attrape-cons qui font oublier l’ennui de la vie moderne. L’homme s’est prostitué au sport et ses loisirs et c’est peut-être la dégénérescence de sa conscience qui témoigne le mieux de la fin de nos civilisations.
21/10 09:10 - Fergus
Bonjour, Waldgänger, et merci pour ce commentaire. Ravi que vous ayez pris du plaisir à lire (...)
11/08 13:49 - L’enfoiré
11/08 13:47 - L’enfoiré
Fergus, J’ai survolé, beaucoup de points typiquement me sont évidemment étrangers. Par (...)
22/03 17:54 - Lucien de Rubempré
Mouais, moi le foot, j’en ai rien à footre, et cela depuis toujours. Qu’est-ce (...)
18/03 22:31 - Dan_753
Créateur !? admiration !??? vendeur de pizzas culturelle !!??? gné ? Je m’en (...)
18/03 13:13 - Christoff_M
quand on ne vous admire pas on ne vous trouve pas drole, on devient hermétique !! et vous (...)
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