Oui, je suis agnostique.
Et, oui, je crois que pour le bien commun, il vaut mieux que les questions réligieuses restent dans la sphère de la vie privée.
Les religions ont joué un rôle fondateur dans l’histoire des civilisations. C’est indéniable. Mais il est temps qu’en tant qu’humains nous nous reconnaissions les uns les autres sur des critères différents.
On peut trouver dans n’importe quel texte religieux des parties obscures et contradictoires. À partir de là, on peut dériver plus ou moins légitimenent pourvu qu’une tradition locale (les us et coutumes) s’en mêle jusqu’à l’absurde qui consiste à faire admettre des prescriptions contraires à l’intentionalité première du texte.
On pourrait dire la même chose des doctrines politiques.
Bref il faut se méfier de ces textes qui prétendent tout régir de la vie humaine. Ils sont tous contradictoires.
Mais pour imager mon propos, j’aimerais rappeler qu’il est dit dans la Bible que Satan (=Eblis) usera du Verbe et citera les commandements divins. De fait le diable est la figure littéraire qui informe le lecteur (croyant ou non) qu’en effet la parole peut être sémantiquement corrompue.
Le Diable est ce personnage qui est double, qui désunit, qui divise.
Si on admet que les penseurs religieux en ont fait une figure littéraire à dessein : il est comme un avertissement placé au milieu afin de dire « attention croyant, il y a danger de désunion : la parole peut être mal interprêtée et produire des effets contraire à ceux rechercher ! ».
Pour ma part, je pense que cet avertissment ne sert à rien. Presque tous les textes ne résistent pas à une étude strictement logique. Ils sont porteurs de nos contradictions et de nos limites intellectuelles - collectives et individuelles.
C’est pour celà que je me contente de parcourir avec intérêt chaque ouvrage comme s’il s’agissait d’une contrée à découvrir, et rien d’autre.
Je trouve particulièrement intéressant la remontée systématique du phénomène religieux sur Agoravox.
Cela prouve que les gens ont besoin d’une idéologie forte. Et que le néo-libéralisme ambiant ne peut en tenir lieu.
Et cela prouve aussi la faiblesse intellectuelle de nos élites dont c’est aussi le rôle de fournir des pensées structurées du « comment vivre ensemble ».
Je comprends mieux aussi les fureurs provoquées par les discours papaux. L’emprise mentale du religieux est plus que jamais puissante. Etat de chose aperçu par Malraux qui croyait que le XXIème siècle serait « spirituel ».
C’est bien le cas.
Les rédacteurs des articles d’Agoravox sans forcément une concertation préalable revélent bien le vide dans le quel nous vivons.
L’âme, c’est le mouvement d’ensemble du vivant : et bien on peut se demander si nous savons dans quelle direction nous allons ?