• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Imhotep

sur Faire rimer Société Générale avec intérêt général


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Imhotep Imhotep 23 mars 2009 17:43

 Il aurait été bon que ce groupe de jeunes de l’UMP parlent également du cas Pérol, un cas d’école d’abus de pouvoir et de coercition par position dominante.
rappel des faits :

- Monsieur Pérol au sein de de la banque d’affaire Rothschild dont il est devenu associé gérant grâce à ses appuis politiques (au cabinet de Sarkozy alors ministre des finances qui déjà à l’époque avait voulu aider Tapie) aide de ses lumineux conseils la fusion de deux filiales de la Caisse d’épargne et des banques populaires en la Natixis. Pour ce faire monsieur Pérol touche 10 % des émolument de la banque soit environ 2 millions d’euros. Il avait déjà eu cette place en contradiction flagrante avec la loi.

- Retour de monsieur Pérol au pouvoir - ayant empoché ces 2 millions d’euros - comme second secrétaire de l’Elysée. A ce poste il gère le rapport avec toutes les banques. De ce fait il a en sa possession des informations confidentielles de chacune d’entre elles.

- Monsieur Pérol dans son bureau du château force - et on se demande vraiment à quoi sert cette fusion de banques quand on voit la fusion de leur filiale - la fusion des deux banques sus-citées. Il profite du pouvoir qu’il a et surtout en fait du pouvoir que l’Etat français met à disposition des sommes pharaoniques pour les banques, argent qu’use votre Sarkozy comme si c’était le sien et de même pour Pérol. Il use donc d’un pouvoir que confère cet argent qui appartient aux Français comme si c’était lui qui le prêtait. Il intervient pratiquement manu miltari pour imposer cette fusion.

- Entre temps la Natixis annonce 2 milliards d’euros de pertes (en rappel cette société est le bébé de Pérol, voici pour la compétence d’iceluy). La valeur de l’action perd plus de 85 % en moins d’un an et ruine leur détenteur.

- Du fait de son intervention dans la fusion des deux banques monsieur Pérol n’a pas le droit a y avoir un poste de direction. Sarkozy ment publiquement annonçant que la commission de déontologie (vous ne parliez pas de déontologie dans votre article ?) s’est réunie et a donné un avis favorable. Elle ne s’est ni réunie ni n’a donné d’avis officiel ni favorable. Du reste votre bon Lefèbvre, celui qui ne répond pas à Canal + quand il était au cabinet de Sarkozy ministre des finances, lui le grand bavard, qui lui demandait s’il n’y avait pas conflit d’intérêt d’être tout à la fois au cabinet du ministre des finances et dirigeant associé dans une société de lobby pour le tabac, les alcools et le jeu (vous parliez de déontologie ?), nous éblouit en disant que cette commission ne devant se réunir que le dix mars on se devait de passer outre. Ah bon. Il y avait urgence ? A ce jour les deux banques ne sont toujours pas fusionnées. Et ce ’est pas une argument moral (vous parliez de déontologie ?)

- Pérol est soit disant the right man in the right place. Pérol n’a jamais été banquier. Il n’a eu qu’un rôle de conseiller dans une fusion dont on connaît le succès. Il n’était ni le gérant exécutif d’une banque et cette banque n’était qu’une banque d’affaires, donc aucun rapport avec les deux banques en question.

- Il est « nommé » tout à la fois responsable de deux banques non encore fusionnées, ce qui est parfaitement incompatible avec la déontologie car il a à savoir ce qui se passe dans chacune des banques (comme il sait ce qui se passe dans les banques concurrentes. En matière de droit commercial cela s’(appelle de la concurrence déloyale.-) et à la tête de la filiale Natixis dont on connaît la réussite.

- un des plus fallacieux arguments qu’a donné votre parti l’UMP est qu’avec Sarkozy on mettait les hommes compétents à leur place et qu’il était normal que l’Etat qui mettait de l’argent dans les banques y place alors ses hommes pour les gouverner. Cet argument est tout simplement faux. D’abord l’Etat n’est pas actionnaire de ni de la banque Populaire, ni des caisses d’Epargne. Cela ne peut donc pas être au nom de l’Etat que Pérol prend ces places. L’Etat prête, mais n’est pas actionnaire. De plus quand l’Etat sera en partie actionnaire ce seront des actions sans droit de vote et transformables en obligation. Et dans la période où elle prête elle n’a aucun pouvoir sur le CA de ces banques. Donc lors de ses entrées en fonctions Pérol ne pouvait être mandaté par l’Etat. Cet argument ne tient pas. Il ne tient encore moins que si c’était en tant que représentant de l’Etat il aurait dû l’être comme fonctionnaire mandaté et désigné par l’Etat pour représenter l’Etat au conseil d’administration. Et de ce fiut il aurait dû être rémunéré non comme dirigeant mais comme fonctionnaire. Et c’est là où le scandale devient stratosphérique. L’Etat ne met pas un rond comme actionnaire et Sarkozy réussit le tour de force avec la complicité des dirigeants des deux banques de mettre un particulier qui n’était même pas actionnaire avant (sociétaire à dire vrai) et qui se retrouve à la tête d’un des plus grands groupes bancaires français. C’est du simple abus de pouvoir avec la complicité des banquiers. C’est tout simplement hallucinant. Mais ce n’est pas fini car Pérol va devoir répondre devant la justice et il serait bon que celui qui l’a imposé se retrouve aussi devant la justice. La commission de déontologie a fait clairement savoir qu’elle aurait dû être saisie et qu’elle aurait refusé ces nominations. Vous parliez de déontologie non ?

- Puisque vous êtes fière de Sarkozy vous devez avoir la mémoire qui flanche. En juillet 2007 (il y a 20 mois) votre aimé chef avait promis la moralisation des affaires. En septembre 2008 il avait assuré que si en décembre 2008 les patrons ne se mettaient pas d’accord il légiférerait. Nous sommes en mars 2009 et Lagarde prévoit éventuellement une loi. Les lois contre les petits sont passées au galop.

- Vous parlez de déontologie, et aussi d’économie. Vous vous flattez que les sommes prêtées au taux de 8 % vont rapporter des milliards à l’Etat français. Alors je vais vous faire un petit cours de finance théorique et pratique. Vous ne devriez pas ignorer qu’il n’y a plus rien dans les caisses puisque votre aimé chef l’a lui-même décrété en janvier 2008. Il était du reste de méchante humeur quand un abruti de journaliste a voulu lui rappeler ses promesses de pouvoir d’achat. En d’autres mots l’Etat pour prêter aux banques va lui-même emprunter. Il ne va donc gagner non 8 % mais seulement la différence. Cela c’est de la théorie simple. Pour la pratique, vous vous flattez d’une ignominie. En effet si l’Etat prête à % et que la banque pour y trouver son compte ajoute sa marge, le pauvre pékin, non vos copains les milliardaires, les petites gens qui n’arrivent pas à boucler les fins de mois, non ceux qui touchent du pognon de l’Etat, ceux qui ne sont pas protégés par le bouclier fiscal, vont subir un taux de crédit bien supérieur à celui de la norme. Ce dont vous vous flattez aura deux conséquences : ce sont les plus pauvres qui vont rembourser ces emprunts à l’Etat car les plus riches vont négocier après de la banque pour avoir des emprunts à partir des ressources propres des banques et donc à des taux autour de 5 %. Et comme ces taux sont plus élevés cela leur sera encore plus difficile à rembourser et ils vont s’appauvrir. Ainsi votre fierté mal placée dans ces prêts d’Etat se trompe complètement. Le rôle d’un Etat dans une période de crise est d’aider et non de couler et de faire le cacou mensonger en disant que l’Etat va gagner de l’argent (mensonger en plus car ces cacous ne tiennent compte que du taux du prêt sans en déduire le coût de financement). Vous vous flattez donc de tondre les pauvre en les déstabilisant plus et en leur donnant pour mission de rembourser les conneries des banques. Bravo pour votre déontologie.

Ceci dit c’est une excellente nouvelle que Bouton et son acolyte aient renoncé à ces stock-options. Il faudra veiller à qu’ils ne se rattrapent pas dans un an.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès