Quelle sorte de Père est-ce là ?
« Alors, le Seigneur, ton Dieu, te conduira sur la terre dont il avait promis à tes ancêtres Abraham, Isaac et Jacob qu’il te la donnerait - une terre avec des grandes villes magnifiques que tu n’as pas construites, des maisons emplies de joyaux que tu n’as pas accumulés, des citernes que tu n’as pas creusées, des vignes et des oliveraies que tu n’as pas plantées - et tu mangeras à satiété ». [Deutéronome 6:10-11]
« Quand le Seigneur, ton Dieu, te conduira sur la terre où tu entreras afin de la posséder en chassant devant toi des peuples innombrables... alors, tu devras les détruire jusqu’au dernier. Ne conclus aucun pacte avec eux, et ne fais preuve d’aucune pitié envers eux. » [Deutéronome 7:1-2]
Ici, nous devons nous efforcer de comprendre la cause première de l’absence sévère de compassion dans le discours israélien et au sein des lobbies qui le soutiennent. Je pense qu’une élaboration sur la relation troublée entre les juifs et leurs différents dieux peut apporter un peu de lumière à cette problématique. Il est parfaitement évident que la liste s’allongeant sans cesse des « Dieux », des « Idoles » et des « figures paternelles » juifs est quelque peu problématique, tout au moins, dès lors qu’il est question de morale et de gentillesse. C’est la relation même entre « le fils » et le « père a-moral » qui doit être explorée.
La philosophe Ariella Atzmon (dont il se trouve que je suis le fils) qualifie la complexité du commencement vicié de « syndrome de Fagin ». Le personnage Fagin, imaginé par Charles Dickens, est un « kidsman », un exploiteur d’enfants - un adulte qui recrute des enfants et leur apprend à devenir des pickpockets et des voleurs, et qui procure le logis et la nourriture à ces enfants, en échange du butin de leurs larcins. Bien que ces enfants ne puissent être que reconnaissants envers leur maître, ils ne peuvent aussi que le mépriser pour avoir fait d’eux des voleurs et des pickpockets. Les gamins prennent conscience du fait que les biens que possède Fagin ont tous été volés, et que sa gentillesse est loin d’être sincèrement honnête ou pure. Tôt ou tard, les gamins se retourneront contre leur maître, Fagin, dans une tentative de se libérer du piège immoral où il les a fait tomber.
Vu sous l’angle de la relation filiale, le dieu biblique juif, Jehova, ne diffère en rien de ce que nous pouvons observer dans le cadre du syndrome de Fagin. Le père d’Israël, en effet, conduit son peuple à travers le désert vers la terre promise, afin que celui-ci puisse en voler et piller les autochtones. Mais ce n’est pas exactement, là, ce qu’on attendrait d’un père moral, ou d’un « roi Dieu » ? Par conséquent, autant les fils d’Israël aiment Jehova, autant ils ne peuvent qu’être légèrement soupçonneux à son endroit, au chapitre de la tendresse. Aussi ne devons-nous pas être surpris par le constat que, tout au long de l’histoire juive, les juifs qui se sont retournés contre leur père céleste sont légion.
Toutefois, si l’on a à l’esprit la perception laïque fort répandue selon laquelle les Dieux, de fait, sont inventés par les hommes, on peut se demander ce qui conduit à l’invention d’un « Dieu a-moral » tel que celui-là ? Qu’est-ce qui peut bien faire que des gens respectent les règles édictées par un Dieu de cet acabit ? Il serait intéressant aussi de découvrir quelle sorte de Dieux alternatifs les juifs avaient adoptés, ou carrément inventés, durant les périodes où ils avaient mis Jehova de côté.
Depuis leur émancipation, nombreux ont été les juifs à se dissocier de la structure tribale traditionnelle, ainsi que du judaïsme rabbinique. Beaucoup se sont fondus dans les réalités ambiantes, laissant tomber leur choisitude et devenant des êtres humains ordinaires. Beaucoup d’autres juifs mirent un point d’honneur à laisser tomber Dieu, mais tout en continuant à entretenir leur affiliation, marquée au coin de l’appartenance raciale. Ceux-ci décidèrent de fonder leur appartenance tribale sur des terrains ethnique, racial, politique, culturel et idéologique, et non plus sur le précepte judaïque. Bien qu’ils eussent laissé tomber Jehova avec perte et fracas, ils s’attachèrent à adopter une vision séculariste, qui ne tarda pas à se muer en un précepte monolithique ne différant en rien d’une religion. Tout au long du XXème siècle, les deux idéologies politiques ayant le statut d’une religion à avoir eu le plus de succès auprès des masses juives furent le marxisme et le sionisme.
Le marxisme peut être défini come une idéologie laïque, universelle et éthique. Toutefois, durant le processus de sa transformation en précepte tribal juif, le marxisme a réussi le tour de force de perdre jusqu’à la dernière trace de son humanisme ou de son universalisme. Comme on le sait, l’idéologie et la pratique sionistes furent, à leurs débuts, largement dominées par des juifs de gauche, qui se considéraient comme les authentiques successeurs et adeptes de Marx. Ils croyaient sincèrement que le fait de célébrer leur renaissance nationale juive aux dépens des Palestiniens était une mission socialiste légitime.
Et très significativement, leurs ennemis, les partisans antisionistes du Bund du Travail juif est-européen, ne croyaient pas vraiment au pillage institutionnalisé des Palestiniens. Non, eux, ils étaient convaincus que le fait de voler les riches européens était une grande mitzvah universelle, sur le chemin de la justice sociale...
Voici, ci-après, quelques lignes de leur hymne :
Nous jurons que notre haine sera éternelle
Contre ceux qui volent et assassinent les pauvres :
Le Tsar, les maîtres, les capitalos.
Notre vengeance sera expéditive et impitoyable !
Faisons-en le serment, tous, ensemble : « A la vie, à la mort ! »...
Sans nous égarer dans des considérations afférentes à la morale ou à l’affiliation politique, il est parfaitement évident que l’hymne marxiste juif est saturé, du début jusqu’à la fin, de « haine » et de « vengeance ». Autant les juifs furent des exaltés de Marx, du marxisme, du bolchevisme et de l’égalité, autant la fin de l’histoire est connue. Les juifs ont laissé tomber Marx, en masse, depuis fort longtemps. Ils ont, en quelque sorte, laissé la révolution à quelques Goyim éclairés, tels qu’Hugo Chavez et Evo Morales, ces leaders qui ont authentiquement intégré la véritable signification de l’équité et de la morale universelles.
Même si, à la fin du XIXème et au début du XXème siècle, le marxisme avait trouvé nombre d’adeptes chez les juifs européens, après l’Holocauste, c’est le sionisme qui est devenu, progressivement, l’expression de la juiverie mondiale. A l’instar de Fagin, les idoles et les dieux sionistes - Herzl, Ben Gourion, Nordau, Weizmann - promirent à leurs adeptes un nouveau départ a-moral. Le vol des Palestiniens fut leur moyen de s’acheminer vers une justice historique qui se faisait attendre. De l’Ancien Testament, le sionisme fit un registre cadastral. Mais, là encore, comme dans le cas de Jehova, le Dieu Sio transforma le juif en voleur, en lui promettant les biens d’autrui. C’est cela qui explique, en soi, le ressentiment des Israéliens envers le sionisme et l’idéologie sioniste. Les Israéliens préfèrent se voir comme les résidents naturels du territoire (dit israélien, ndt), plutôt que comme des pionniers d’un projet colonial antimoral propre à la diaspora juive. Le juif israélien entretient sa prise de position politique au moyen d’une forme grave d’abandon moral. Cela explique sans doute le fait qu’autant les Israéliens adorent leurs guerres, autant le fait de les faire les révulse. Ils ne sont pas prêts à mourir pour une grande idéologie abstraite, telle que la « nation juive » ou le « sionisme ». A une écrasante majorité, ils préfèrent nettement déverser du phosphore blanc et des bombes à fragmentation sur des civils, du plus loin possible.
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