Il ne s’agit nullement pour le Picospin que je suis - ce mélange de Pic de la Mirandole et de Spinoza - de prendre position sur les avantages et inconvénients du capitalisme, de la fonctionarisation, des bienfaits éventuels de la fnction publique sur la marche de la société. Dans cette situation d’attente entre un système et un autre, cette atmosphère de crise considérée comme un des plus importantes de nos générations, la prudence est de rigueur ce qui équivaut pour les penseurs à la sagesse sans que nécessairement tou le monde soit bien conscient de ce que le statut de sage implique réellement en théorie et surtout en pratique. Devant l’ampleur des dégâts, il est sans doute plus important et plus urgent d’agir que d’approfondir des réflexions qui prendront beaucoup de temps à s’ordonner et à se concrétiser. Qu’il soit temps d’agir est une évidence surtout pour les plus touchés par la crise et la pauvreté qui en résulte pour les plus fragiles. Peut-être pourrait-on déplacer le curseur des problèmes importants à résoudre vers le minimum vital à offrir à partir de l’actuelle priorité accordée sans doute abusivement à la manière dont tel parachute va atterrir sur un green de golf, s’il sera chargé d’or, d’argent, de diamants ou s’il sera alourdi par une charge trop grosse pour lui ou des regrets si amers que la digestion d’un banquet gigantesque en sera perturbée. En ce cas, mieux vaut partager les agapes avec ceux qui ont faim ce qui permettrait au moins de ne pas faire des mots solidarité, fraternité de vaines paroles tout juste suffisantes à être affichées au fronton des mairies ou autres édifices officiels de la République. Par contre, il est de première nécessité de les afficher sur les façades parquant l’entrée des institutions qui ouvrent sur les soins, les oeuvres charitables, la justice, les répartitions équitables des richesses. Qu’ensuite les parachutistes apportant avec eux et pour eux les cadeaux distribués par leurs généreux sponsors se tordent une cheville ou deux en atteignant le sol jonché de billets de banque ou de titres est une affaire secondaire qui aura toujours le temps d’être réglée par tous ceux qui sont indignés par la misère, la famine, le chômage, l’inégalité.