Aux dernières nouvelles - mais on a ici d’excellents historiens à la petite semaine, on va sûrement apprendre des choses - pendant la guerre de 70, ou aux Dardanelles, ou en Crimée, ou pendant la 1ère Guerre Mondiale, ni personne ni aucun pays n’a organisé le massacre systématique d’une catégorie de population civile, et encore moins dans ces proportions.
Aux dernières nouvelles - mais on a ici d’excellents spécialistes de la guerre abonnés à Historia -, une guerre se fait entre au moins deux armées, avec évidemment des pertes civiles. Quand une armée, quand un appareil d’Etat se mettent à faire la guerre à sa propre population civile puis à celle de pays occupés, c’est un peu différent, on peut alors considérer qu’il s’agit d’autre chose qu’une guerre classique.
De ces deux points, on peut assez logiquement en tirer qu’il y a là quelque chose de *spécial*, de *particulier*, de *nouveau*.
Et quand quelqu’un cherche à nier ou à banaliser ce côté *spécial-particulier-nouveau* en disant qu’il s’agit d’un détail (alors que c’est justement tout le contraire), on peut légitimement penser qu’il a une idée derrière la tête.
Qu’est-ce qui ne serait pas "un détail", selon nos commentateurs éclairés ?
Les massacres successifs au Rwanda sont-ils "un détail" dans l’histoire du pays ?
Celui des arméniens ?
Celui commis par les Khmers rouges, c’est de la gnognotte, juste un épisode anecdotique de l’histoire du Cambodge ?
La chasse aux protestants ? Pipi de chat ?
J’ai comme la vague impression que dans le vocabulaire de nos cyber-penseurs, "un détail" ça veut dire "un truc qui me gonfle et dont je n’ai plus envie d’entendre parler, mes neurones n’en peuvent plus".