A Morice,
J’ai précisé qu’il y avait deux possibilités, au niveau politique, pour éviter que Monsieur Le Pen préside le PE, lors de la séance inaugurale de la nouvelle législature :
a) Opposer au candidat Le Pen, une personne apte à le vaincre électoralement...Et là peu importe son âge
b) Faire élire un candidat plus âgé que Monsieur Le Pen...Puisque selon le réglement du PE...C’est au doyen que revient la prérogative de présider le PE, lors de la première séance de celui ci.
Concernant la condamnation de Monsieur Le Pen : ce dernier a été considéré coupable de non respect d’une décision de Justice, à savoir la qualification de "crime contre l’humanité" concernant les actes commis par le régime nazi, pendant la Seconde Guerre Mondiale. Et part ailleurs été jugé pour négationnisme, Monsieur Le Pen considérant que certains faits historiques, qui se sont déroulés pendant la Seconde Guerre Mondiale, n’ont pas existé.
Ici, la situation est toute autre, car Monsieur Le Pen a considéré (jugement de valeur...Choquant mais sans portée juridique) que "les chambres à gaz" pouvaient être un "détail" dans "l’Histoire de la Seconde Guerre Mondiale".
Si vous voulez, c’est comme si on disait que la guillotine est un détail dans l’Histoire de la Révolution française. Au regard de cette Histoire, vous pourriez tout a fait considérer, comme certains historiens, que la guillotine a certes vu passer nombre de têtes...Mais que ces morts (pour choquant que cela puisse être) sont "peu de chose", un "détail" par rapport au nombre de Français morts dans les prisons parisiennes lors des fameux "massacres de septembre"...Ou comparés à la "punition" des Vendées...Ou encore comparés aux "suicides assistés" des "traitres" dans chacun des départements français...Sans parler des Français "tous bon patriotes" tombés pour la France (et la République) face aux armées "de l’étranger".
La notion de crime contre l’humanité a été forgée en 1945 pour décrire une extermination physique moderne. C’est nier cette extermination physique, ou lui retirer la notion de "crime contre l’humanité" qui est condamnable.
Quand Monsieur Le Pen dit que la Shoah n’est qu’un "détail" dans l’Histoire de la Seconde Guerre Mondiale, il nie la qualification de l’extermination d’un Peuple, à savoir les "juifs" en "crime contre l’humanité".
En revanche, quand Monsieur Le Pen dit que les "chambres à gaz" ne sont qu’un "détail" dans l’Histoire de la Seconde Guerre Mondiale, ceci n’est pas condamnable juridiquement. Car les chambres à gaz ne sont pas un "crime" c’est un procédé...De même que la guillotine jadis était un procédé pour notamment permettre aux "Conventionnels" d’envoyer leurs adversaires poliiques sous la lame du "rasoir national".
Si qualifier de "détail" une extermination physique est juridiquement condamnable, il n’en est pas de même concernant le procédé pour favoriser cette "extermination". Car pendant la Seconde Guerre Mondiale, de 1940 à 42 (avant la "solution finale") des milliers de personnes sont mortes...Dans des camps de "travail", dans des prisons ("oubliettes" modernes), sous la torture, ou encore dans ce qu’on pourrait qualifier de "chasse" à l’Homme. Et de 1942 à 45...On sait que les chambres à gaz ne sont pas les seuls procédés qu’on utilisé les nazis pour exterminer les "peuples inférieurs". Qu’on se souvienne des "expériences" du "docteur" Goebbels par ex.
La notion de "crime contre l’Humanité" recouvre tous les crimes commis par le régime nazi...Pas seulement ceux qui se sont déroulés dans les camps de concentration. Et pas uniquement la Shoah.
Peut on condamner un homme parce qu’il estime que les chambres à gaz ne sont qu’un "détail" parmi la foule de procédés utilisés par les Nazis pour mettre en oeuvre la fameuse "solution finale" ? Choquants, ces propos le sont, effectivement. Mais sur un plan juridique ?
"cela participe bien d’une pensée négationniste."
Monsieur Le Pen est peut être suspecté de négationnisme. Mais en France, la suspicion n’est pas une preuve...Et je crois que l’on connait (aujourd’hui en tout cas) suffisamment les aspects négatifs de ce qu’on appelle souvent la "loi des suspects" (bien qu’en réalité, il s’agisse d’un décret)...Pour ne pas commettre les mêmes erreurs que jadis.
En 1793, on pouvait encore avoir quelques excuses pour expliquer le vote d’une loi qui allait instaurer un tel décret aux conséquences dramatiques : la mort du Roi, la radicalisation des esprits du fait de la guerre interne (les Vendéens) et externe (les monarchies contre la jeune République) et la schizophrénie d’une très forte partie de la population (tout le monde suspectant tout le monde...Et étant dès lors prêt à accepter le "règne de la Terreur" pour éviter notamment la "punition" en cas de défaite (qu’on se souvienne de la lettre de l’armée autrichienne aux Parisiens, où le commandant de celle ci ne menaçait rien de moins que d’exterminer Paris de la carte du monde !) et de la classe politique (chacun voyant des traitres à son coté)
Aujourd’hui, rien ne peut justifier une telle "loi des suspects". Seuls les actes et éventuellement certains dires, peuvent être condamnables. En revanche, "penser" est toujours un droit.
A DOM 22 :
"Christophe, vous avez raison sur la forme mais tort sur le fond. On ne combat pas l’immonde avec les armes de la démocratie, le faire est lui reconnaître une légitimité, certes constitutionnelle, usurpée. les extrèmes ne sont pas démocratiques mais s’en servent pour prendre le pouvoir et dans le meilleur des cas polluent les esprits."
Jadis, les Révolutionnaires (les "sans culotte" et le Club des Jacobins notamment) pensaient comme vous. Pour combattre les "aristocrates", les "ennemis de la liberté" il ne fallait pas leur donner la possibilité d’user des mêmes droits que n’importe quel citoyen.
C’est pourquoi notamment, l’on décreta la Terreur. Dans un premier temps, les Français soutenaient cette vision, car effectivement la haine de l’aristo ou encore la haine envers la Reine (qui était au Temple) permettaient aux plus virulents des "Révolutionnaires" tels que le fameux Marat, ou le rédacteur du "Père Duchesne" de consolider une telle approche.
Le problème, c’est que la Terreur finit par s’abattre sur ceux qui n’auraient pas pensé qu’elle leur tomberait dessus : les "petites gens" (condamnés en raison de la "loi des suspects") ; les "politiques" (qui pensaient que cette "loi" leur permettrait d’écarter leurs adversaires politiques...Et qui furent eux mêmes "victimes" puisque notamment Robespierre qui aimait à envoyer des "paniers" tous les jours...Fut un matin dans une des charettes allant vers la "Sainte Guillotine".
Par ailleurs, les Français finirent par en avoir assez de tout ce sang, et c’est pourquoi ils acceptèrent assez facilement (au final) les instabilités politiques du pays.
En usant des mêmes armes que ceux que vous combattez, vous ne pouvez, au final, qu’être vous même le bourreau que vous condamnez. Au contraire, en donnant les armes de la Démocratie à ceux que vous estimez condamnables...Vous ne victimisez pas ces derniers, vous ne leur donnez aucun raison pour se plaindre...Puisqu’ils sont, en dépit de ce que vous pensez d’eux, des citoyens comme les autres.
Prenez un simple ex : la République a interdit (pendant un temps) aux familles royales et bonapartistes de prétendre à la moindre place publique. Le premier Président de la République s’est appelé...Louis Napoléon Bonaparte. Et les Bourbons ont pu "reprendre" (même pour une courte durée) leurs "droits" sur la France.
Et sous la III République...La première Assemblée était...Monarchiste !
Ne pensez vous pas, dans un certain sens, que la diabolisation de Monsieur Le Pen, s’est au final retournée contre ceux qui prétendaient l’arrêter ? N’est il pas, en quelque sorte, arrivée au premier tour des présidentielles en tête...Parce que justement il avait été diabolisé à outrance ?
Les "extrêmes" sont démocratiques...Dès lors qu’ils sont élus. C’est à dire qu’ils ont la légitimité démocratique. Iriez vous dire que le Conseil Constitutionnel, chargé de vérifier la légalité d’une élection...Ne ferait pas son travail ? Et plus encore, chercherait à avantager Monsieur Le Pen ? Ou les autres "extremistes" ?
Et puis, personnellement, excusez moi de vous le dire DOM 22...Je préfère les extremistes qui s’affichent, plutôt que ceux qui prétendent être des modérés mais qui couchent au lieu de protester quand on s’en prend à la France. Si l’on reprend simplement l’Histoire de notre beau pays...Combien "d’extremistes" auraient pu être "cadrés"...Ou "arrêtés" (au sens politique)...Si les partis "modérés" s’étaient donnés la peine de le faire ? Dans la légalité bien sur ?
Personnellement, je trouve plus condamnable les hommes et les femmes qu’on a appelé les "corbeaux" ou les "collabos"...Et les élus qui ont voté en faveur d’un régime antidémocratique...Que soient les disants "extremistes" officiels que seraient Maurras, Le Pen, ou Besancenot à différentes époques.
A Kemi :
" Ah ben c’est sûr ça, c’est une grande découverte, ça vaut bien un article. Depuis quand le système doit-il évoluer pour s’améliorer ou se protéger ? Réponse : depuis la nuit des temps.
"C’est pas du jeu, vous changez les règles". L’idée, c’est de dire que les principes de 1789 étaient sublimes et qu’il ne faut surtout pas en changer un mot ou encore moins une ligne. Si Le Pen avait existé en 1789, s’il avait voulu s’exprimer comme il le fait aujourd’hui sans aucun problème, il aurait fait le beau deux minutes sur un échaffaud le temps de rejoindre le panier, et le problème aurait été réglé. Aujourd’hui c’est un peu plus compliqué, on chipote, on geint, on s’offusque, on tergiverse, on se tord les poignets dans tous les sens. La révolution est faite, aujourd’hui on peut se complaire dans la mollesse et l’indécision."
Il est probable que si Monsieur Le Pen avait vécu en 1789, et qu’il avait porté atteinte au Roi Louis XVI (je rappelle que la République ne commence vraiment qu’en 1792 (le Roi est déchu) physiquement, il aurait eu un sort bien plus détestable que la guillotine. (Celui de "Damien" qui avait osé porté atteinte à la personne de Louis XV)...Et si c’est dans des écrits qu’il aurait manqué de respect au Roi, il est probable qu’il se serait retrouvé dans une prison parisienne, sans procès, sur simple avis du Roi.
Et il est possible que dans cette deuxième situation, il aurait été libéré par les Parisiens, lors du fameux 14 juillet. Et qu’il aurait rejoint, sous peu, le club des Jacobins. Avec à la clé, une belle carrière politique...Mais peut être aussi, in fine, la guillotine. (Mais rien n’est moins sur)
Concernant la Déclaration de 1789, celle ci peut être modifiée...Mais uniquement par le Souverain du pays : lequel en Démocratie se trouve être le Peuple. Pour autant, je ne suis pas du tout assurée que l’on trouve une majorité de Français pour modifier cette Déclaration. Ni même un Président pour soumettre à référendum une question du genre : "voulez vous que l’on modifie l’article 1er comme suit :..." ?
La première Constitution de la France est une Constitution qui faisait du Roi le Souverain du pays. Elle mettait en place un régime de monarchie constitutionnelle à "l’anglaise". La deuxième Constitution, la première de la République...N’a jamais été juridiquement applicable...Pour une raison simple : les Conventionnels ont décrété la Terreur. Et comme le dit Robespierre..."En temps de guerre c’est la Terreur et la Vertu...En tant de paix, la Vertu seulement".
Durant la période 1793 -1795/96... La Déclaration n’a donc eu aucune valeur juridique. D’où la non possibilité pour les citoyens de se référer à elle. Et à partir de 95/96 se met en place le Directoire...Lequel ne s’est pas donné la peine d’écrire une nouvelle Constitution...Et l’Empire ne va pas non plus remettre au goût du jour la Déclaration.
Il faudra attendre (ironie du sort ?) que les Bourbons arrivent pour "restaurer" leur pouvoir...Pour que l’on retrouve, dans la Charte, les principes de 1789 (et encore, pas tous)...Notamment la fameuse liberté de la presse...Que Charles X voudra remettre en cause...Et qui lui coûtera, rien de moins, que le trône.
A Jonas :
Si l’on en croit les "Mémoires" du fameux "Laval", "l’Etat français" de Pétain, connaissait la vérité sur les camps. (Pétain la savait il lui même ? Pas sur...Mais Laval, le commis des nazis, lui était au courant) On peut penser que les "élites" politiques, économiques, étaient au courant...Mais pas les "citoyens lambdas" ou même peut être certains "Résistants" qui ignoraient la réalité du régime nazi, y voyant certes un régime de dictateurs mais pas nécessairement des criminels contre l’humanité.
Le Général De Gaulle devait, au moins, avoir quelques soupçons, car il avait lu "Mein Kampf" contrairement à Blum et consorts. Il est probable que Churchill et les autres avaient de forts soupçons. Mais quant à savoir si ces "soupçons" étaient avérés...Je pense (et ce n’est qu’un avis personnel) que même les plus ardents ennemis du Furher ne pouvaient concevoir un tel machiavelisme et une telle haine chez ce dernier, qui auraient pu le pousser à commettre de tels crimes, ou à les faire commettre par d’autres.
Après...Il faut toujours se souvenir (même si les historiens font un travail remarquable...Ils ne disposent pas forcément de tous les éléments (combien sont classés "secret défense" ?)) que l’Histoire a toujours été écrite par les vainqueurs. Et par "l’Occident". Il faut donc rester prudent. Peut être, pour des raisons plus ou moins légitimes, les "vainqueurs" ont ils décidé d’oublier qu’ils "savaient"...Et les "vaincus" ont ils décidé de tourner la page...
A Reinette :
Nombre de sujets : l’immigration par ex, la question de l’identité de la France, par ex.